A la chorale, on chante de tout : de l’italien
du XVème siècle, du français de la Renaissance, des noëls classiques, du zoulou
et des chansons à boire. On s’amuse, on écoute, on déchiffre, on s’accroche, on
recommence, on rit et on est content quand le chef de chœur est content (c’est
pas souvent).
Et puis un jour, on nous propose de chanter du
Mozart. A la première écoute, déjà, on a un doute. Et quand on se met à
chanter, on n’en a plus : c’est très beau, bien au dessus de tout ce qu’on
a chanté jusqu’à maintenant. C’est pas forcément plus difficile mais c’est
vraiment beaucoup plus beau. C’est écrit en allemand, transcrit en italien,
c’est très beau quelque soit la langue choisie. On a l’impression de chanter
vraiment, d’être de vrais chanteurs, de donner quelque chose. Pourquoi Mozart
donne-t-il cette impression ? Au fond, il est très humain, très proche de
tout ce que l’on peut ressentir au plus profond de nous même, c’est à dire
parfois de la tristesse, parfois de la joie et la plupart du temps les deux en
même temps. Personne ne sait rendre cela aussi bien que lui (à part Chaplin
peut être, dans un autre registre ?). On rit et on pleure en même temps,
sur la même ligne de chant ou de musique. En une phrase musicale, on a toute la
vie, tout ce qui fait l’humanité.
Et puis surtout, Mozart c’est la joie, la joie de
vivre, la joie d’être là, être heureux. Ceux qui connaissent un tant soit peu
la vie tourmentée de Mozart comprendront qu’on peut se poser des questions… Cet
homme était un pur génie musical, d’une manière incompréhensible. Il n’a
d’ailleurs pas toujours été compris, ou alors totalement.
Des génies, il y en a d’autres me direz-vous.
Certes, mais ça ne donne pas tout à fait la même chose, la même impression
d’universalité dans la joie de vivre.
Comme dit le chef de chœur, commencer la journée en
écoutant du Mozart, ça change la vie. Essayez, vous verrez…
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