mardi 27 mars 2018

Chester, en noir et blanc

Un peu plus au Sud (si peu...) ; proche de Liverpool, il y a la ville de Chester. Seul le centre historique vaut la visite car le reste est commun à tant de villes anglaises...
Mais le train vous laisse à 5mn de marche de ce centre Moyen-Age, surprenant Noir et Blanc, bois et torchis, tortueux et touristique.










Les salons de thé vous servent des plats mitonnés dans les combles, pièces rapportées ou autres salles biscornues d'où vous pouvez descendre et monter pendant quelques minutes en suivant littéralement les panneaux des yeux et en traversant d'autres recoins, couloirs, escaliers pour enfin trouver les lavatories à la déco aussi excentrique que le reste.

Les rez de chaussés sont surmontés d'un étage, balcons ou terrasses, on ne sait pas trop bien. Comme des arcades à étages, mais sans arcades. Vides en hiver mais sûrement remplies d'articles pas cher en été pour vous appâter et vous faire rentrer dans le magasin. On est au royaume de l'économie libérale, don't forget.

La cathédrale vous tend les bras, chaleureuse et accueillante. Les remparts encore debout et maintenus en état font le tour de la cité et on passe d'une fauconnerie au fleuve tumultueux ; entre deux parkings et un minuscule espace vert.

Etonnant Chester, entre deux mondes. En y réfléchissant, c'est l'image de l'Angleterre : un royaume ancien, qui se reflète dans les vitrines glacées du business. Tout se paie, tout s'achète, mais on vous laisse libre de vos pensées et mouvements.

jeudi 22 mars 2018

et pourquoi pas l'Angleterre ?

Ca faisait un petit moment que je n'étais pas allée au Royaume désuni, brexit oblige... Alors vous pensez, une opportunité de passer trois jours presque aux frais de sa Majesté la Reine dans la deuxième ville d'Angleterre, je ne l'ai pas laissée passer.

Pour une fois, ce n'est pas moi qui organise, je me suis laissée conduire.

Manchester, belle moyenâgeuse
Ancienne ville industrielle et industrieuse durant longtemps dans le domaine du textile, désormais sous règne chinois, Manchester a conservé une belle dynamique à l'image de son emblème : l'abeille, utile et travailleuse.
Mais du travail, il n'y en a pas que dans le commerce ou l'industrie. Les anciennes bibliothèques prestigieuses, universitaires ou privées, sont encore là pour en témoigner. Restaurées et entretenues, elles servent d'écrins pour les volumes anciens, nombreux et uniques. Portico Library, John Ryland ou  Central Library, elles offrent toutes une atmosphère étrange, studieuse et d'agrément en même temps.













 
Les monuments ou bâtiments publics anglais sont toujours une curiosité : imposants, colorés, chaleureux. Une multitude de qualificatifs nous viennent à l'esprit sans que l'on parvienne à choisir. Alors on admire, le nez en l'air. Et puis savez-vous, comme la plupart des musées en Angleterre, l'entrée y est gratuite. A chaque fois, je me fais la même réflexion : pourquoi on n'y arrive pas, à la gratuité de la culture, ici ?

Manchester se rénove, elle détruit et rebâtit, différemment, plus moderne, plus vitré, plus ouvert. L'idéal étant d'aller vers 16h30 au "Cloud 23", Bertham Tower vertigineuse, pour y attendre tranquillement devant quelque chose de chaud et d'infusé le coucher de soleil inexplicable après une journée si grise et nuageuse. On y voit les grands chantiers d'autres tours et au loin les champs qui seront les faubourgs de demain.

    


Pourtant, on peut encore se balader tranquillement le long du Canal Basin, calme le jour mais sûrement beaucoup plus bruyant la nuit (boîtes de nuit et bars oblige), havre de paix et de quiétude loin des trafics en tout genre. On a l'impression d'être dans un village, à la campagne.

Les églises ne sont pas froides mais accueillantes, on peut s'assoir et souffler un peu avant de repartir dans la tourmente. On a même eu droit à la répétition générale du concert du soir : le Requiem de Mozart. Bon, c'était pas Covent Garden ni John Elliott Gardiner mais c'était bien agréable quand même. J'ai un faible pour les amateurs.

Côté shopping, on a fait des magasins remplis de cartes, les Anglais adorant s'offrir ces menues attentions à n'importe quelle occasion : anniversaire mais aussi Pâques, ou n'importe quoi d'autre pourvu qu'on puisse en rire ou s'en émouvoir. Des papeteries pleines de choses inutiles mais indispensables ; des boutiques de fringues de style anglais, c'est à dire sans style puisque l'english paradox, c'est de pouvoir s'habiller comme on veut et n'importe comment, en restant excentrique et voyant jusqu'au bout. Des pâtisseries dégoulinantes, dont un rainbow cake que je goûterai un jour où j'aurai faim et un red velvet tout compte fait de chocolat et pas de framboises. Je conseille fortement de boire plutôt du thé que du café car franchement c'est pas l'Italie.
 Et la météo, me direz-vous ? Bah, c'était pas non plus le sud, et comme dirait Tom en relevant le col de son "raincoat" : Oh no ! It's raining ! Avant de partir bravement dehors... Vaut mieux être prévoyant, quoi.
Mais c'est pas fini ! On a eu la neige et les rafales de vent...
Suite au prochain numéro.

dimanche 4 mars 2018

escapades escarpées

Après cette longue hibernation qui, tels les ours, nous a fait nous pelotonner qui au coin du feu, qui près du radiateur, avec des bols de thé fumants, il fallait réagir ! Aussi, en ce véritable premier week-end un peu ensoleillé, sommes-nous partis visiter des villages perchés...
J'avais envie depuis longtemps d'aller à Conques, déjà, le nom est très joli, ensuite sa réputation de beau village n'est plus à faire. Mais en fait, un peu de déception à l'arrivée : effectivement très escarpé, ce village est un peu celui de la Belle au Bois dormant : la saison n'ayant pas encore démarré, tout était vide, morne et sans la couleur orangée qui se reflétait dans cette belle pierre ocre, on aurait pu se croire dans un décor de cinéma.

 Mais à part ça, que de curiosités à dénicher dans les vieilles pierres !

 

Pour ce qui est des jolis noms, je signale que la rivière qui coule pas très loin s'appelle Le Dourdou...

















 
C'est quand même autrement plus chatoyant et chaleureux que Sainte-Foy...

Et ce ne sont pas les fameux vitraux translucides, blancs et noirs de M. Soulages, qui auraient pu égayer un peu cette journée à peine printanière... ils sont presque plus beaux vus de l'extérieur et en tout cas, nous déroutent un peu au dedans, car les couleurs habituelles des vitraux classiques ne sont pas au rendez-vous.



















Le frontispice de l'église, avec son Jugement dernier sculpté, tient toutes ses promesses : on peut rester des heures planté devant, à vérifier et retrouver les détails, soit du Paradis (un peu ennuyeux, il faut bien le dire), soit de l'Enfer où des diablotins chevelus poussent les mortels condamnés vers la bouche grosse ouverte d'un poisson à dents effilées...
On cherche Charlemagne, tous les saints, ou plutôt les détails de la vie de Satan. On se dit enfin que si on avait le choix, on ne sait pas bien si on irait du côté gauche, ou bien du côté droit...

Après ce passage sur le chemin de Saint-Jacques, un autre village escarpé, fier sur son piton rocheux, nous attendait : Saint-Cirq Lapopie, sur le Lot majestueux, domine le fleuve et la plaine alentour. Hélas trois fois hélas, de malencontreuses serres plastifiées dédiées à l'horticulture de cimetière, gâchent toutes les photos que l'on pourrait faire après cette raide grimpette. Mesdames et Messieurs les élus, comment dire, ne pouvez-vous faire quelque chose pour décider ce brave commerçant-paysan à aller planter ses arceaux translucides ailleurs ? Cela ferait un point positif à mentionner sur le bilan du mandat, à défaut de satisfaire ledit citoyen qui prend ses aises...

Au passage, de Saint-Cirq Lapopie, il suffit presque de traverser d'une enjambée pour aller jusqu'à la grotte de Pech Merle (Cabrerets), grotte ornée où les chevaux et mammouths vous regardent de près et en vrai ! Il n'en reste que quelques unes qu'on peut encore visiter par petits groupes restreints mais sans reconstitutions grandioses (Niaux dans l'Ariège est l'une d'elles également). Profitez-en tant qu'il en est encore temps !