lundi 2 octobre 2023

pas de pêche miraculeuse pour Nadir

Sincèrement, ce n'était pas une production du niveau d'un opéra national et d'un Etablissement public, tout beau tout nouveau !

Les Pêcheurs de perles, opéra mal connu (sauf l'air de Nadir : Je crois entendre encore... Ah ! vous voyez !) de Monsieur Georges Bizet, méritait mieux que cette mise en scène "chorégraphique" à la limite du grotesque : ce simili french cancan à la fin était notamment du plus mauvais goût. Mais s'il n'y avait eu que ça...Le chœur, engoncé dans des costumes empesés, amidonnés, qui faisaient chinois et pas du tout villageois, ne pouvait plus bouger. De toutes manières, il n'aurait pas pu, les danseurs prenaient toute la place ! Des danseurs, oui, pourquoi pas, mais pas à ce point ! Il n'y en avait que pour eux alors qu'au final, quand il n'y en avait pas (fait rarissime), c'était tout de suite beaucoup mieux !

Bref, on est restés sur notre faim. Les pêcheurs de perles étaient de pacotille et n'avaient certainement jamais pêché de leur vie, ni même trempé le bout du doigt de pied dans la mer. Zurga lui-même, le seul personnage qui reste à peu près crédible, se vautrait dans des coussins de soie en pesant le pour et le contre entre sauver son ami d'enfance et son amour perdu/retrouvé ou finir rongé par le remords. On y croit qu'à moitié.

J'ai été scotché par l'ange Gabriel, tout de rouge vêtu (et avec de vraies fausses ailes), le mentor, le souteneur, le garde du corps de la simili déesse Leila. Il était grand, ça, c'est sûr, mais on ne voyait pas trop ce qu'il venait faire là, lui aussi engoncé dans son étrange costume d'ange rouge gentil/méchant.

Leila tenait son rôle (et sa voix) et avait une certaine présence sur scène, la seule a avoir un vrai costume, moitié sirène, moitié déesse de l'eau, qui tenait la route (waterproof).

Je préfère ne rien dire du ténor, Nadir, qui n'avait ni le physique ni la voix du rôle. Je vous laisse imaginer la déception du public après le fameux air, à peine audible. C'est dur mais on en revient toujours au même, la référence. Après, il y a le choix...

Les décors sortaient leur épingle du jeu et j'ai vraiment apprécié l'arrivée de Leila de dessous de l'eau. Orchestre et direction tout à fait à la hauteur de cet opéra d'un jeune homme plein de promesses (1863, un peu plus de 10 ans avant Carmen).

Bon c'est vrai, le livret est très faible (le ténor aussi) et la mise en scène était franchement à oublier immédiatement, d'ailleurs j'ai fini par fermer les yeux pour me laisser porter par la musique de Bizet, qui reste assez belle. Voilà, c'est ce qui reste. Dommage, l'opéra étant, au contraire du concert, un spectacle complet, enfin c'est pour ça qu'on y va. On en attendait beaucoup, on n'a pas eu grand chose. 

Le public ne s'y est pas trompé, il a applaudi du bout des doigts et les commentaires allaient bon train à la sortie. Bon ! Espérons que ce ne soit pas de mauvais augure pour la suite de la programmation de la saison, qui est si alléchante !