Savez-vous qu'une rivière à l'eau claire, limpide, nous accompagne le long du sentier, parfois agitée de soubresauts, parfois souterraine, parfois formant de petites marmites ?
Savez-vous que d'une grotte noire dégorge cette eau sauvage qui part en marécages, sans lit ni limites ?
Savez-vous que la roche de calcaire sur laquelle coule cette rivière au nom d'un presque fromage est recouverte d'une mousse vert amande, qu'on croirait naturelle tellement elle se confond avec l'eau ?
Savez-vous qu'au fur et à mesure qu'on avance dans cette forêt d'arbres presque morts, recouverts d'une mousse bien vivante, on s'attend malgré soi, au détour d'entrelacs de branches, à rencontrer l'enchanteur Merlin ?
Savez-vous que même sans l'avoir au final rencontré, il nous a aidés à retrouver un sentier bien balisé, confondus que nous étions dans cette forêt magique où sûrement la fée Viviane jette un sort aux randonneurs et malicieusement voile le croisement que nous aurions dû suivre ?
Savez-vous que les nombreux buis qui parsèment le chemin se portent étonnamment très bien ?
Savez-vous que ce sentier débouche au final sur une vue imprenable, au dessus des Gorges de l'Aveyron, au-dessus de la Vère, à quelques mètres à vol d'oiseau de châteaux médiévaux restaurés, à flanc de falaise, magnifiques et majestueux dans la brume humide de fin d'après-midi ?
Savez-vous que cette Vère, affluent qui se jette dans un Aveyron mystérieux en rive gauche, est paraît-il bien plus qu'une simple rivière calme et tranquille et peut, dans sa colère, emporter petit pont, pierres et troncs d'arbres pourtant bien utiles aux randonneurs du dimanche ?
Savez-vous que parfois, il est inutile d'aller loin pour partir loin et que l'imagination n'a besoin que de coins aussi magiques pour s'envoler décidément très haut ?
petite randonnée de Bruniquel et Montricoux (82), en passant par le Cabéou
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