- on a perdu nos esprits en tentant de démêler le vrai du faux dans l'histoire de Galatée, nymphe au corps blanc comme le lait, aimée de Polyphème mais qui n'a d'yeux que pour Acis (l'éternelle situation)
- on a regretté le temps où l'on pouvait peindre ou sculpter des corps nus, sans se mettre à dos tous les étroits d'esprit, dans des palais ou des villas où les gens vivaient tous les jours ; regardaient-ils déjà ces oeuvres du même oeil admiratif ?
- on a tenté de contourner les heures les plus chaudes en restant à l'ombre, mission quasi impossible même sous la protection de Santa Cecilia di Trastevere
- on a littéralement plongé dans des ruines de chapiteaux, de palais ou de cirques dans lesquels les sculpteurs ne dédaignaient pas d'ajouter quelques fioritures même là où ça ne se voyait pas... elles sont restées et on ne voit (presque) qu'elles, songeons donc à tout ce qui ne se voit plus !
- on a entendu des cloches, mais qui ne sonnaient pas l'heure, que sonnaient-elles donc ?
- on a perdu notre chemin dans l'ancien ghetto, aujourd'hui très touristique malgré ses ruelles tortueuses et sombres, les mêmes que dans tous les ghettos du monde
- on a arpenté des pavés antiques et d'autres plus récents, en rencontrant d'autres personnes qui pélerinaient comme nous, pas toujours charmés par la difficulté du cheminement. Fallait pas compter sur les passages piétons, dangereux hier comme aujourd'hui.
- on a admiré tant de copies que de pastiches, et puis aussi les copies des originaux grecs perdus à jamais, et même les pastiches de têtes et de pieds manquants,
- on a reconnu des modèles qui seront copiés quelques siècles plus tard
- et on a presque pleuré devant certaines perfections, même si c'était aussi des pastiches, ou des copies, peu importe, seule l'émotion compte...
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