Toujours un régal. Cette oeuvre méconnue et rarement jouée de Puccini est moyennement appréciée, selon ce qu'on y trouve, ce qu'on veut y découvrir. Pas beaucoup d'airs, une histoire un peu légère, sans vraiment de surprises. Du théâtre, oui. De l'opéra, peut-être, mais il manque le drame. D'ailleurs, il s'agit d'une comédie lyrique, en fait et on est bien loin de Tosca et de Turandot. Mais au moins, pas besoin de mouchoirs...
Décors riches et soyeux (de Frigerio, quand même), costumes des années 30, mise en scène sans grande créativité non plus. J'ai eu plus de mal avec la direction d'orchestre, qui me semble t-il n'était pas en faveur des chanteurs, un peu brouillon. Ceux-ci, un peu à l'image de cette comédie, tiennent leur rôle, mais sans éclat.
Ce qui est le plus intéressant dans cette histoire, c'est pourquoi Magda finalement renonce à la vie, amoureuse peut-être, avec son soupirant, mais ô combien ennuyeuse ! Car la seule chose qu'il peut lui faire miroiter comme avenir, c'est rentrer sagement faire des enfants chez les beaux-parents !! Elle qui est partie de chez sa tante très jeune pour courir les rues de Paris ! On peut comprendre ses doutes... La bague au doigt ne l'émeut guère et passer des heures auprès de parents qu'elle n'a jamais eu dans une petite ville de province, au lieu de folles nuits parisiennes, encore moins. C'est vrai, les nuits de folies parisiennes ne sont pas toujours si gaies que cela, surtout si on y est seule, sans soutien, sans protection, sans argent. Mais au moins, on peut faire semblant de s'amuser, alors qu'entourée de 3 mouflets et d'une belle-mère, c'est plus difficile.
Je ne vais pas me faire des ami(e)s auprès de ceux qui ne jurent que par la famille et la femme au foyer, mais en fait, je vois dans cette hirondelle un rejet du mariage et de ses obligations. Oui, je sais bien que la vie d'une femme entretenue - puisqu'à l'époque les choix des femmes étaient assez restreints - n'est pas forcément plus libre, mais au moins, elle a le choix de ses amants... On se contente de ce qu'on peut et un semblant de liberté vaut mieux que pas du tout.
Chacun donc peut y trouver son compte, ses propres choix, ses fantasmes, tout en se régalant de couleurs, de musique, de danse, pendant deux petites heures. Un havre de rêves, une parenthèse chaleureuse au cours d'un novembre particulièrement brumeux.
C'est bien pour cela que l'on va au théâtre, non ?
Théâtre du Capitole - Giacomo Puccini - La Rondine - nov 2017.
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