l’étrange
perchoir
Mon cou
devient goitreux
et les
nerfs y éclatent.
Les
pinceaux s’égouttant
sur ma
face me font
Comme
un masque d’azurs, d’ocres
et d’écarlates.
Je
peine, ventre en l’air
Et la
barbe au plafond
Mon
crâne s’est rivé
entre
mes omoplates,
Mes
lombes dans ma panse
ont
poussé si profond
Que
j’ai gaster saillant
reins
tors et fesses plates,
Le
sternum tout en arc,
et
l’échine en siphon.
Je
n’aperçois mes pieds
qu’au
hasard d’une glace ;
Sur
l’étrange perchoir
où la
faveur me place
Je
vomis le dégoût
de
peindre et de manger
Et moi
libre sculpteur,
attaché
comme un cuistre
Au joug
d’un méchant
maître
et d’un art étranger,
J’ai
l’œil faux, la main lourde
et la
couleur sinistre.
Michel
Ange, sonnet écrit lorsqu’il peignait la voûte de la Sixtine
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