lundi 11 novembre 2013

Cadix, Andalousie


Ce roman d’Arturo Perez-Reverte est un mélange subtil de roman historique et de roman policier, en passant par une description de l’art de la guerre, du point de vue des artilleurs, des commandants ; de l’art de la contrebande, étroitement mêlée au commerce maritime florissant et à la guerre. Et aussi un roman d’espionnage, ou, pourquoi pas, patriotique. Reste encore une petite touche d’amour absolument impensable entre deux êtres qui appartiennent à des castes trop éloignées. Voilà, vous avez tous les ingrédients de « Cadix, ou la diagonale du fou » (Maspero, 2011). Sur fond de presqu’île, terre entourée d’eaux, mer ou étiers et d’un peuple qui ne vit que pour et par la mer. Ah, la mer, que le marin déteste et que l’armateur adore. L’un y vit, l’autre en vit. Bien entendu, c’est toujours le patron qui gagne, pas le corsaire. Celui qui paie l’autre et qui reste à l’abri. Oui, c’est vrai lui aussi prend des risques mais c’est pas tout à fait pareil. C’est l’éternelle histoire des riches et des pauvres. Comme on pouvait s’y attendre, l’amour a peu de poids et guère de chance de triompher.
L’écriture est serrée, il y a des tonnes de choses à dire, au travers de ces morceaux de vie mêlées. Un peu trop peut être ? L’auteur n’a pas su ou pas voulu démêler les fils de toutes ces histoires enchevêtrées, à nous de tirer sur tel ou tel fil. De toutes façons on sent bien que tout va mal finir ou pas finir du tout : certains meurent, coupables ou non, et de quoi ? Les envahisseurs se retirent sans avoir vraiment perdu de bataille et chacun suit sa trajectoire personnelle dans ce grand branle-bas plus pesant encore que la vie ordinaire, puisque c’est la guerre. Une vie, des vies mouvementées mais qui n’altèrent pas le grand ordonnancement des choses, où les plus petits vivent et meurent selon le bon vouloir des plus grands, des nantis, des bien nés.
Un grand travail de recherche, des chapitres très documentés, des détails historiques, qui donne un roman noir et coloré, au propre comme au figuré. Manque le je ne sais quoi qui lierait le tout. Une vraie histoire d’amour peut-être ? Oui, ça n’existe que dans les livres… ben justement.

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