lundi 25 novembre 2013

Passer le temps


Entendre le clic de la radio qui s’éveille
Se reconnecter au monde avant le  soleil
S’étonner du choix du programmateur le matin
Se lever finalement parce qu’il le faut bien
Laisser le lit défait, les fenêtres ouvertes
Choisir indifféremment l’habit que l’on va mettre
Descendre l’escalier, parfois fraiche et pimpante
Ou se laisser glisser déjà sur une mauvaise pente
Boire le café sans penser à rien
Vérifier le sac, tout y est bien
Fermer les portes sans s’en apercevoir
Dire au chat je reviendrai ce soir
Se rendormir un peu dans le bus, le métro
Sans lire les unes des journaux idiots
Arriver au bureau la première, trop tôt
Passer la matinée à faire son boulot
Sortir prendre l’air et respirer un peu
Sourire au sms envoyé par son amoureux
Repartir et puis finir en étant fatiguée
Avoir besoin d’un sas avant la 3ème journée
Se vautrer une heure à faire des mots croisés
A lire le journal ou à étudier
Ecouter les peines de mon étudiante préférée
La rassurer, la consoler puis la laisser filer
Envoyer quelques mails pour ne pas oublier
Les quelques amis eux aussi connectés
Remettre enfin au lendemain
Tout ce qui reste, c’est à dire presque rien
Sentir la fatigue et la vieillesse accumulées
Faire comme si c’était toujours l’été
L’été de mes seize ans, de la liberté
Alors qu’on a sans cesse les mains entravées
(Bages - mai 2011)

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