mercredi 25 novembre 2015

Sol y Sombra


Ce matin, soleil éclatant, chaleur, je suis montée…
… En haut des marches du vieil escalier de pierre, sur le rebord duquel poussent d’étranges plantes, des végétations touffues et tordues, comme des cheveux de femme. Ces cheveux que j’ai perdus, ces touffes que mon bonnet ne cache plus.
C’était le bonheur avant, et je ne le savais pas. C’est toujours quand on a perdu quelque chose que l’on s’aperçoit de sa présence, vivante et chaude. Le bonheur peut s’éparpiller en petits instants de joie comme celui-ci, qu’importe : soleil éclatant, chaleur. C’est suffisant pour ce matin et je me gorge de ce tout petit bonheur là.
Après tout, l’avantage, c’est que je n’achète plus de shampooing. D’ailleurs je ne savais jamais lequel prendre, le choix était beaucoup trop important, dans la vie on a besoin de rien. Pas d’autant en tout cas. Je glisse mon peigne en corne dans ma poche. Je ne l’ai pas jeté, même s’il ne sert à rien. C’est un bel objet et je l’aime quand même, mon ancien compagnon de bataille chaque matin.
Un nuage calme cache soudainement le soleil éclatant. Plus de chaleur. Un bref instant, j’ai froid déjà. Il ne faut pas penser. Alors je rêve aux trois brins de muguet qu’on m’a apporté au retour du marché. Ce 1er mai est un peu spécial, je le sais bien. Ce ne sera pas le train-train quotidien ; je le veux pour moi car il n’y en aura pas d’autre. Cette journée est à moi et je la veux tout entière et spéciale jusqu’à la nuit tombée. Tant qu’il fera jour, je resterai vivante et sensible à ce qui m’entoure, simplement. Le chat Pantoufle vient se frotter contre mes jambes maigres. Je souris vaguement, béatement et ne veux penser à rien, qu’au soleil, éclatant et à la chaleur en dedans.

A ma mère, sur son escalier de pierre. 
A tous ceux qui ont le courage de lutter.

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