mardi 1 mars 2016

C'est la vie, ça va passer


Le bavardage de la caissière du petit supermarché, au milieu de la rue Charles de Gaulle, ouvert tous les jours dès 7h30 et jusqu’à 20h00.

- Vous ne voulez pas prendre la promo, Monsieur Carton ? Vous y gagnez, deux bouteilles pour le prix d’une, remise immédiate, non ? Je ne vous force pas, vous faites comme vous voulez, c’est vous qui payez, c’est vous qui buvez. Oui c’est vrai, c’est plus lourd à porter. Moi, ce que j’en dis, c’est pour vous faciliter la vie. Vu ce que vous buvez, vous pouvez bien en prendre deux d’un coup, et moi, ça me débarrassera. J’ai la promo tomato-ketchup qui démarre demain : pour 3 flacons, vous en avez un 4ème, sauce barbecue, qui part avec. Ah, vous revenez demain ? Attention, demain c’est dimanche, ouverture de 9h30 à 13h00. Et encore, parce que les clients ont demandé. Cette rue est devenue très passante, avec le temps. Pensez, avec la gare en bas. Quand je suis arrivée, il y a de ça presque dix ans, personne ne serait venu faire ses courses le dimanche matin au supermarché du coin ; ça change, hein, Monsieur Carton ? Tout le monde était à la messe, à confesse ou Dieu sait où. Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est dû au PMU un peu plus haut, après le feu du carrefour, mais j’ai plus de clientèle le dimanche que le lundi matin. A croire que tout le monde travaille, hein ! C’est pourtant pas vraiment le cas. Enfin ce que j’en dis… Bon vous prenez le pack, finalement ? Vous avez raison, Monsieur Carton, ça vous évitera de redescendre. Cette rue en pente, elle est pas faite pour ceux qui ont mal aux jambes. Tout le monde n’a pas celles du Général ; jamais fatigué celui-là, jusqu’au bout alerte et en bonne santé. Oui, il est mort aussi finalement. Qu’est-ce que vous voulez, c’est notre lot à tous, faut pas y penser. Voilà votre monnaie, au revoir Monsieur Carton, à demain.


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