Extrait de L’immortalité – Milan Kundera
Elle ferma la valise, sortit dans
le couloir, descendit en courant devant l’hôtel, jeta
la valise sur le siège arrière et s’assit au volant.*
Elle ferma
les yeux de son mari mort d’un doigt léger. Elle était surprise de se sentir
autant libérée. Devant le miroir, elle
traça un léger anticernes par dessus les valises qu’elle avait sous ses
yeux fatigués et sortit son rouge à lèvres. Voilà, elle était belle,
presque jeune. Un léger bruit dans le couloir la fit sursauter :
quelqu’un descendait l’escalier en courant. Elle eut peur que
quelqu’un l’ait vu et que la police arrive. Mais devant l’hôtel, tout était
calme, aucune voiture ne stationnait, il n’y avait personne, pas même un piéton.
Nuit noire la plus absolue. Rassurée, elle jeta un coup d’œil sur son
mari, toujours et à jamais immobile. La valise bourrée de diamants à la
main, elle s’affala enfin sur le siège arrière du taxi appelé depuis la
chambre. Tout fonctionnait à merveille jusqu’à présent. Jusqu’à ce qu’elle se
rende compte de qui était assis au volant.
*les premiers et les derniers mots de l'extrait original doivent être conservés. Tous les autres mots doivent être insérés dans un nouveau texte qui reste à écrire. Merci au Moulin à paroles pour ce petit jeu littéraire très drôle.
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