mardi 25 octobre 2016

4 petits jours à Vienne, Autriche

Pour aimer Vienne, il faut d'abord aimer la musique classique, l'opéra : ils sont partout, à l'affiche au quotidien et pour ceux qui ne veulent pas s'habiller pour écouter, on peut y aller presque en négligé. Peu importe car les concerts à Vienne changent chaque jour et chaque jour est sur une mise en scène différente. Il y en a pour tous, du plus jeune au plus âgé, du richissime au désargenté, de l'invité d'une banque prestigieuse au japonais en voyage organisé. 
Les bâtiments, les salles sont impressionnantes, aussi dorées qu'on l'imaginait, avec une acoustique excellente même quand on est loin, tout en haut. Et puis surtout il y a les "stehenplatz" ces places prises d'assaut chaque jour, où vous restez debout, certes, mais en présence d'un des plus grands chefs, un orchestre, des voix inoubliables. Tout cela est prévu, admis, je n'ai jamais vu ça ailleurs. Des concerts à l'affiche tous les jours, toute l'année. Tous les solistes y passent, tous les chefs y viennent. Une soirée qu'on n'oubliera pas de sitôt.
Pour aimer Vienne, il faut aussi aimer Bruegel. Oui je sais il y a des tas d'autres chefs d'oeuvre également mis en valeur, importants et tout ce qu'on veut. Mais la salle réservée à Bruegel au Kunsthistorisches Museum, comment dire, ça vous transporte et au final, vous resteriez bien assis là, toute la journée, à tourner la tête un peu à gauche, puis à droite, vérifier un détail, une couleur. On n'a pas envie de partir de devant une toile de Bruegel. On a du mal à les laisser là, pour les autres. On finit par le faire parce qu'on n'a pas le choix et que c'est l'heure de la fermeture.
Pour aimer Vienne, il faut aimer l'espace, les avenues larges multimodales, il faut apprendre à partager l'asphalte avec vélos et tramways. Il faut admettre que Frantz Joseph est le bâtisseur de 80% de la Vienne historique et faire avec. Il faut comprendre qu'ici il n'y a pas eu de révolution, même pas musicale. Les maisons de Mozart, Schubert, Strauss et consorts rivalisent avec le Freud museum (l'université de psychologie de Vienne doit sûrement être excellente...) et chacun se passionne pour ce qu'il veut.
Pour aimer Vienne, on n'est pas obligé d'aller faire la cour à la romance de Sissi, sûrement peu en rapport avec la réalité. On n'est pas obligé d'aller visiter Schönnbrun parce que tout le monde y va et que c'est très cher pour un minimum de reconstitution. Vaut mieux Versailles, si on a le choix.
Pour aimer Vienne, il ne faut s'étonner de rien : de l'absolue sécurité qui règne, sans garde chiourme ni portiques de sécurité, nulle part. Des gens élégants et minces, malgré les salons de thé à tous les coins de rue qui offrent cafés crémeux et gâteaux fourrés. Des jeunes décalés qui traversent lorsque le feu piéton est au vert. Des transports en commun sans contrôles ni machines à valider. Des chauffeurs qui rient de nous voir perdus, mais quelle importance ? Vous vivez votre vie de touriste, ils continuent la leur, sans stress ni agressivité. Pas de jugement, pas d'interrogation, tolérance maximum.

C'est Vienne, en Autriche. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire