Chaque premier dimanche du mois, c'est la fête.
Les expos des musées étant en général d'une durée d'au moins deux mois, on a même le droit d'oublier... que les musées sont gratuits ce jour là !!
Dimanche dernier en tout cas, des centaines de personnes s'en étaient souvenus : ils se sont tous pointés dès l'ouverture (tardive...) du musée des Abattoirs pour se confronter à une rétrospective de la joyeuse bande du Nouveau Réalisme. Une expo concoctée et prêtée par le Centre Pompidou pour fêter ses 40 ans, en province s'il vous plaît. Le parisianisme n'a pas bonne presse en ces temps électoraux tourmentés.
Le personnel de sécurité était tout excité, car il n'a apparemment pas l'habitude de devoir gérer autant de flux : les talkie walkies tournaient à plein régime. Mais avec son sous-sol immense, ses salles carrées du rez-de-chaussée et son étage un peu rabougri, le musée a tenu le coup. Chacun pouvait se balader à sa guise, entre une grande Odalisque à la manière de Spoerri, disséquée sur table d'orfèvres, les empilements d'Arman, les facéties macabres de Niki de Saint-Phalle, le bleu de Klein, les compressions de César, les machines sculptures de Tinguely et les détournements d'objets de tous.
"Recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire", c'était ça leur devise. Les américains en ont fait du pop art et de la publicité détournée. Les français, eux, en ont fait des facéties, je le répète, certaines plus drôles que d'autres.
Le vaste Cabinet de curiosités du Rez-de-chaussée, des deux Daniel (Spoerri et Cordier) est assez impressionnant. Et donne vraiment envie de se mettre à collectionner. Peu importe quoi. Le collectionneur est avant tout compulsif, l'objet collectionné est anecdotique. Il faut juste arriver à se décider et écumer les marchés aux puces, les greniers pour glaner les laissés pour compte de tous ses amis.
Allons ! Espérons qu'au vu de la fréquentation d'hier, les pouvoirs publics remettent sur le tapis la question des entrées gratuites aux musées. Dans d'autres pays, cela se pratique depuis des années pour les collections permanentes et ma foi, je n'ai pas l'impression que cela ait mis l'art en péril, avec un grand ou un petit "a". Mesdames et Messieurs les candidats au futur ministère de la Culture... à vos programmes !
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