mercredi 23 mai 2018

pourquoi Macbeth ?

Fin de saison remarquable au Capitole, avec un opéra de Verdi éblouissant, Macbeth (drame de Shakespeare tout à fait tragique) :

Life's but a walking shadow, a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing


- effaré, de l'air qu'a le rôle titre tout au long de l'oeuvre, sans que l'on sache si c'est un jeu ou son caractère. En tout cas, ça tombe bien avec ce personnage mi terrifiant, mi terrifié
- effrayants, les choeurs de sorcières, mi anges mi démons, machiavéliques machinations, mauvaises augures ricanantes et délicieuses dans leur double costume noir et blanc, qui ne quittent pas la scène
- édifiante, cette histoire médiévale de massacres joyeux entre familles écossaises juste pour l'or, la puissance, le règne, même si c'est un leurre futile
- équilibriste, cette Lady Macbeth qui se perd par appât du gain immédiat, sans penser à sa conscience qui la rattrapera sans pitié, inéluctablement
- étonnants, ces décors en forme de miroirs cubiques et d'arbres renversés, arbres sombres aux formes suggestives, qui se meuvent et disparaissent par magie
- ébouriffante, cette manière de raccourcir l'action imaginée par Shakespeare, qui tronque un peu la transformation lente des caractères dans leur course à l'abîme. Le public qui ne connaît pas a minima l'intrigue de base aura du mal à suivre...

bref, une soirée étonnante et détonnante, avec un orchestre éclatant mené d'une baguette italienne pour 4 actes flamboyants.

De biens beaux moments, si rares, à sauvegarder dans notre bourse à souvenirs.


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