En 24 chants, Homère nous emporte avec l'Iliade dans un récit qui nous laisse pantelants... longue guerre sans merci, duels à l'issue fatale, poursuite et batailles guerrières qui ne souffrent aucune lâcheté et exalte le "courage". Que des hommes, à la poursuite de leur idéal, de leur gloire. Les femmes sont à l'arrière avec les vieillards et les enfants, lorsqu'elles ne sont pas emmenées comme butin de guerre. Que des hommes, nombreux, qui remplissent toutes les tâches : combattants, certes, mais également écuyers, cuisiniers, rôtisseurs, bergers, gardiens, esclaves domestiques. On ne sait pas qui lave les tuniques et les tissus ensanglantés.
Pourtant, des phrases oubliées, des remarques disséminées nous laissent interrogatifs sur les qualités remarquables de ces guerriers troyens ou achéens. Ils sont courageux, certes oui, et partent au combat pleins d'ardeur. En même temps, ils fuient dès que l'ennemi est le plus fort et ont très peur de la mort qui s'avance. Ils poussent des cris effrayants pour faire fuir la peur. Sans oublier qu'Hector, le tueur d'hommes, finit lui aussi par fuir devant Achille enfin réveillé, le mangeur d'hommes. Chacun a tué des dizaines d'ennemis, tous plus valeureux les uns que les autres et qui l'un après l'autre "défont le lien de leurs genoux".
Car le sublime dans ces chants c'est la langue* : poétique malgré la guerre, imagée malgré le sang, elle montre la richesse des légendes et des récits qui encore aujourd'hui nous parlent de merveilleux... Comme elle donne envie d'apprendre le grec !
Car le sublime dans ces chants c'est la langue* : poétique malgré la guerre, imagée malgré le sang, elle montre la richesse des légendes et des récits qui encore aujourd'hui nous parlent de merveilleux... Comme elle donne envie d'apprendre le grec !
Certains diront que Homère a tout inventé et qu'à l'instar de Giraudoux, la Guerre de Troie n'a pas eu lieu. L'Iliade (d'Ilion, nom de Troie) commence après l'enlèvement d'Hélène et se termine par les funérailles d'Hector, avant le cheval de Troie, raconté dans une autre histoire, l'Enéide.
Qu'importe !
Ce qui est incroyable c'est que ce récit soit parvenu intact jusqu'à nous. Qu'il soit tout inventé et qu'aucun de ces héros n'ait existé n'a finalement aucune importance.
Cette épopée exalte la valeur humaine et va jusqu'aux tréfonds de l'âme, puisqu'elle vit encore de nos jours. De nouvelles traductions la rapprochent de nous et la rendent plus que lisible.
La langue est si belle, faite pour être déclamée, chantée et non lue, mais comment faire ? En tous cas, elle est très cinématographique, alors pour quelles raisons les adaptations ont été si pauvres, si réductrices ?
Qu'importe !
Ce qui est incroyable c'est que ce récit soit parvenu intact jusqu'à nous. Qu'il soit tout inventé et qu'aucun de ces héros n'ait existé n'a finalement aucune importance.
Cette épopée exalte la valeur humaine et va jusqu'aux tréfonds de l'âme, puisqu'elle vit encore de nos jours. De nouvelles traductions la rapprochent de nous et la rendent plus que lisible.
La langue est si belle, faite pour être déclamée, chantée et non lue, mais comment faire ? En tous cas, elle est très cinématographique, alors pour quelles raisons les adaptations ont été si pauvres, si réductrices ?
Quelques images de mots, dont on pourrait tomber amoureux :
pour parler de la mort des guerriers :
Les ténèbres lui couvrirent les yeux
L'homme tomba avec fracas et ses armes sur lui retentirent
Et la mort l'enveloppa de son voile
Au fond de ses yeux, la pourpre de mort saisit l'homme et la force du destin
Et se défit le lien de ses membres
Du creux de la main saisissant la terre
Pour dénommer les héros, desquels on récite la lignée, presque à chaque fois :
Les Achéens porteurs de bonnes jambières
Diomède le bon crieur, dompteur de chevaux
Ulysse aux mille desseins, le divin Ulysse
Priam, le roi nourrisson de Zeus
Stentor à la voix de bronze
Ménélas le bon crieur
Hector au casque étincelant, chéri de Zeus
Achille aux pieds prompts, race de Zeus
Alexandre (ou Pâris) d'apparence divine
Ménélas chéri d'Arès
Ajax, rempart des Achéens
Pollux le bon boxeur
et les dieux, qui vont et viennent parmi les hommes :
Iris dont le pied va comme le vent
Aphrodite amie des sourires
Apollon le tireur infaillible
Artémis épandeuse de traits
Hadès aux poulains fameux
Zeus assembleur des nuées
Héra aux bras blancs, au trône d'or
Athéna Butineuse
Arès fléau des mortels
Thétis aux pieds d'argent
Poséidon ébranleur du sol
D'autres expressions aussi poétiques :
et la déesse ne fut pas indocile (pour dire qu'elle obéit)
elle adressa des mots empennés
les portes Scées (double porte légendaire par laquelle au final le Cheval entrera dans Troie)
les nefs creuses, les nefs noires, les nefs bien balancées, les nefs aux deux bouts recourbés, les nefs rapides des Achéens (Danaens, Argiens...)
le sommeil, miel de l'âme
et tant d'autres...
C'est décidé, départ pour la Grèce !

* pour ma part, j'ai choisi la nouvelle traduction de Louis Bardollet, éditions Robert Laffont, collection Bouquins - 1995
pour parler de la mort des guerriers :
Les ténèbres lui couvrirent les yeux
L'homme tomba avec fracas et ses armes sur lui retentirent
Et la mort l'enveloppa de son voile
Au fond de ses yeux, la pourpre de mort saisit l'homme et la force du destin
Et se défit le lien de ses membres
Du creux de la main saisissant la terre
Pour dénommer les héros, desquels on récite la lignée, presque à chaque fois :
Les Achéens porteurs de bonnes jambières
Diomède le bon crieur, dompteur de chevaux
Ulysse aux mille desseins, le divin Ulysse
Priam, le roi nourrisson de Zeus
Stentor à la voix de bronze
Ménélas le bon crieur
Hector au casque étincelant, chéri de Zeus
Achille aux pieds prompts, race de Zeus
Alexandre (ou Pâris) d'apparence divine
Ménélas chéri d'Arès
Ajax, rempart des Achéens
Pollux le bon boxeur
et les dieux, qui vont et viennent parmi les hommes :
Iris dont le pied va comme le vent
Aphrodite amie des sourires
Apollon le tireur infaillible
Artémis épandeuse de traits
Hadès aux poulains fameux
Zeus assembleur des nuées
Héra aux bras blancs, au trône d'or
Athéna Butineuse
Arès fléau des mortels
Thétis aux pieds d'argent
Poséidon ébranleur du sol
D'autres expressions aussi poétiques :
et la déesse ne fut pas indocile (pour dire qu'elle obéit)
elle adressa des mots empennés
les portes Scées (double porte légendaire par laquelle au final le Cheval entrera dans Troie)
les nefs creuses, les nefs noires, les nefs bien balancées, les nefs aux deux bouts recourbés, les nefs rapides des Achéens (Danaens, Argiens...)
le sommeil, miel de l'âme
et tant d'autres...
C'est décidé, départ pour la Grèce !
* pour ma part, j'ai choisi la nouvelle traduction de Louis Bardollet, éditions Robert Laffont, collection Bouquins - 1995
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