J’entre dans sa
chambre, plongée dans la pénombre et emplie d’un silence engourdi. Seuls les
premiers rayons de soleil entrent par les fentes les plus hautes du volet,
moucharabieh matinal impressionnant. Il est sept heures.
Ma fille dort.
Elle dort à poings fermés, immobile, elle ne bouge pas. Ses paupières sont
lourdes et fermées, sa bouche légèrement entrouverte, son corps abandonné. Si
nécessaire, je soulève un peu la couette toute chaude pour découvrir un peu de
sa peau de chérubin et pour pouvoir, en me penchant sur elle, lui donner le
premier baiser du matin.
Elle dort. Mes
lèvres parcourent sa joue, son cou, son épaule et ma main caresse son dos, mes
doigts courent sur sa peu ombrée, chatouillis léger pour la réveiller. Elle est
réveillée mais elle ne bouge pas. Les battements discrets de ses paupières me
révèlent qu’elle fait maintenant semblant de dormir pour que je continue mes caresses
sur sa chair molle et encore moite de la nuit.
Alors je lui
murmure des mots tendres à l’oreille pour qu’elle daigne ouvrir un œil et
soupirer d’aise, s’étirer pour faire glisser les derniers souvenirs de la vie
nocturne et accepter de mettre un pied dehors.
Je peux alors m’en
aller dans le jour épais, et attendre le lendemain pour recommencer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire