Certains
d’entre nous ont été bercés par les contes dits de fée(s), écrits par des auteurs
de pays du nord. C’est à dire là où les princesses dorment d’un sommeil de
glace et où les méchantes reines ricanent sous cape. Tout et rien n’est dit
dans ces contes, en tout cas surtout pas des choses sur l’amour, l’éveil des
sens, les exaltations du corps.
Mais dans d’autres contes, au cœur du royaume étendu du khalifat Haroun al Rachid, là où les sultans ont droit de vie et de mort sur leurs sujets, on parle de bien d’autres choses : de bains délicieux au hammam, de corps d’adolescentes qui s’éveillent à l’amour et qui osent, parfois, choisir leur maître, bien qu’encore esclaves. On lit avec émerveillement que chacun et chacune peut bénéficier de massages langoureux et caressants après ces bains vaporeux, que les premières nuits entre deux amants se passent à copuler fiévreusement et qu’il y a une suite après le mariage, avant les enfants, et jusqu’à l’arrivée inévitable de la Destructrice des délices et de la Séparatrice des amis.
Mais dans d’autres contes, au cœur du royaume étendu du khalifat Haroun al Rachid, là où les sultans ont droit de vie et de mort sur leurs sujets, on parle de bien d’autres choses : de bains délicieux au hammam, de corps d’adolescentes qui s’éveillent à l’amour et qui osent, parfois, choisir leur maître, bien qu’encore esclaves. On lit avec émerveillement que chacun et chacune peut bénéficier de massages langoureux et caressants après ces bains vaporeux, que les premières nuits entre deux amants se passent à copuler fiévreusement et qu’il y a une suite après le mariage, avant les enfants, et jusqu’à l’arrivée inévitable de la Destructrice des délices et de la Séparatrice des amis.
On
y trouve aussi des magiciens haineux et des genni ou autres efrits, qui
surgissent d’une lampe magique quoique terne. Pourtant, il y a aussi des amis
et des voisins généreux, des commerçants honnêtes et des pincées de poudres
magiques ou bangs crétois, bien commodes pour se sortir de situations
malencontreuses. Sauf quand elles vous permettent d’y entrer.
Qu’on
suive l’histoire d’Abdallah de la terre et d’Abdallah de la mer, celles du
jeune homme jaune ou alors mou, on ne peut que s’émerveiller au fil des nuits
plus ou moins courtes, qui sont autant de chapitres. Car selon que l’histoire
contée retienne l’attention du sultan Shahriar ou moins, l’habileté de
Shahrazade croît, qui sait capter et enchevêtrer les fils de ses héros et
héroïnes, tous plus étonnants les uns que les autres. Jamais ne s’arrête au
bout d’une histoire au petit matin, de crainte d’être mise à mort comme toutes
les autres, ses sœurs moins chanceuses. Shahrazade, en aiguillonnant sans cesse
la curiosité du sultan, a sauvé
toutes les jeunes filles prêtes à être sacrifiées par ce roi sanguinaire grâce
aux mille et une nuits passées à conter des histoires merveilleuses, solaires,
drôles, volages et incroyables, qu’il découvre en même temps que nous.
Ma
préférée reste Les aventures de Hassân al-bassri, histoire d’initiation,
d’amitié, d’amour et de magie. Une histoire longue, qui prend le temps de faire
des allers retours dans l’imaginaire, dans l’espace et dans la vie. Une
histoire où les femmes sont libres bien qu’enfermées par l’autorité du père,
dont les délivre…leur mari, venu les chercher dans des îles WakWak bien
lointaines. Une histoire de Splendeur et de femmes-oiseaux, d’oncles un peu
magiciens qui donnent un coup de pouce juste quand il faut et d’amazones
vieillissantes qui profitent de se laisser charmer pour changer de vie. Une histoire de voyage et
de rêve, de vraie et longue amitié entre Hassân et Bouton-de-Rose, telle qu'on
peine à la croire possible.
Les Mille et une Nuits – contes
traduits par Joseph Charles Mardrus T1 et 2 – collection Bouquins – Robert
Laffont.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire