S’attaquer
à son deuxième roman, c’est comme être devant la page blanche lors du
premier : il faut prendre son courage à deux mains et faire fi de tout ce
qu’on a entendu sur le sujet.
Comme
beaucoup, j’avais adoré son premier, Le
club des incorrigibles optimistes, vaste histoire d’émigrés russes en
touches d’aquarelles parisiennes. Pour celui-ci, La vie rêvée d’Ernesto G (Jean-Michel Guenassia, Albin Michel
2012), on se demande pendant toute la première partie du bouquin comment le Che
va bien pouvoir surgir dans cette histoire d’Europe de l’est. Et dans la
dernière partie, on aurait finalement presque aimé qu’il soit plutôt rêvé que
raconté, ce séjour guevarien aux fins fonds de la Tchécoslovaquie d’avant
Dubcek et d’avant la chute du mur. Pourtant ça pourrait presque être vrai, on
ne sait pas trop, c’est à la limite de la grande et de la petite histoire. Le
côté sentimental n’est pas vraiment crédible, tant pis.
Pour le reste, l’histoire suit la vie d’un médecin tchèque de Prague à Paris, d’Alger à Prague sans qu’on ait vraiment l’impression de bouger, tellement cette vie s’enlise, dans la boue du bled marécageux comme dans l’illusion vite perdue du socialisme tchèque au goût trop russe. Il y a trop à raconter alors il va très vite, de plus en plus vite au fur et à mesure des pages et du temps qui passe. Il raconte trop de choses, les jours et les années passent en quelques phrases, il faut parfois deviner ce qui est advenu entre deux paragraphes. Il y aurait eu sûrement matière à un troisième roman…
Dans cette gangue policée, si certains fuient, d’autres informent la police intérieure, et Joseph K, lui, reste toujours égal à lui-même, traverse les époques et les épreuves de manière égale, comme un héros de Camus sur lequel glisse la vie. On n’arrive pas vraiment à s’attacher à l’un ou l’autre des personnages, parce qu’on les effleure seulement ou parce qu’ils n’ont pas d’épaisseur ? On finit nous aussi par soupçonner tout le monde, mais de quoi ? Seuls ceux ayant vécu une telle privation de libertés, de libre pensée, de peur quotidienne et d’incompréhension totale pourraient peut-être s’y reconnaître. Même celui qui revient « chez lui », après presque 40 ans d’exil, ne peut comprendre et préfère repartir. Quand on est exilé, on n’est de nulle part, ni de son pays d’origine, ni complètement de son pays d’accueil, on reste aux franges d’une vie rêvée.
Pour le reste, l’histoire suit la vie d’un médecin tchèque de Prague à Paris, d’Alger à Prague sans qu’on ait vraiment l’impression de bouger, tellement cette vie s’enlise, dans la boue du bled marécageux comme dans l’illusion vite perdue du socialisme tchèque au goût trop russe. Il y a trop à raconter alors il va très vite, de plus en plus vite au fur et à mesure des pages et du temps qui passe. Il raconte trop de choses, les jours et les années passent en quelques phrases, il faut parfois deviner ce qui est advenu entre deux paragraphes. Il y aurait eu sûrement matière à un troisième roman…
Dans cette gangue policée, si certains fuient, d’autres informent la police intérieure, et Joseph K, lui, reste toujours égal à lui-même, traverse les époques et les épreuves de manière égale, comme un héros de Camus sur lequel glisse la vie. On n’arrive pas vraiment à s’attacher à l’un ou l’autre des personnages, parce qu’on les effleure seulement ou parce qu’ils n’ont pas d’épaisseur ? On finit nous aussi par soupçonner tout le monde, mais de quoi ? Seuls ceux ayant vécu une telle privation de libertés, de libre pensée, de peur quotidienne et d’incompréhension totale pourraient peut-être s’y reconnaître. Même celui qui revient « chez lui », après presque 40 ans d’exil, ne peut comprendre et préfère repartir. Quand on est exilé, on n’est de nulle part, ni de son pays d’origine, ni complètement de son pays d’accueil, on reste aux franges d’une vie rêvée.
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