C’est
une histoire, qui, racontée par quelqu’un d’autre que Foenkinos, pourrait être
sordide, sombre, malsaine, rude. Une histoire d’homme qui perd son boulot suite
à un harcèlement, qui doit divorcer sur la demande de sa femme, qui pourrait
perdre pied et qui pourtant miraculeusement s’en sort, rapidement, par
miracles : une rencontre, plutôt des rencontres, avec des gens divers qui
passent dans sa vie et tous, lui apportent un petit plus qui le fait avancer.
C’est souvent comme ça dans ses romans : la situation est plutôt
dramatique mais le héros ou l’héroïne s’en sort finalement assez facilement.
Pas comme dans la vie, quoi. Pourtant ça ne sonne pas faux, ça sonne même
parfois très juste : sur le sentiment éprouvé par les parents quand leurs
enfants les quittent, sur les moments d’anxiété lorsqu’on attend un verdict à
l’hôpital, sur les instants où l’on se sent complètement décalé par rapport au
réel. J’ai oublié de vous dire que cet homme a mal au dos, de là part toute
l’histoire mais en fait c’est juste un détail. Il y a des tentatives de
rapprochement avec la réalité, la vraie vie (la vision d’un SDF, comme un futur
miroir), mais on se remet rapidement sur son portefeuille rempli et ses deux
pieds et jamais on ne sombre plus bas que là d’où l’on vient. Les héros de
David Foenkinos glissent dans la vie comme dans une chanson de Souchon :
rien de ce qui va se passer ne sera vraiment grave.
Il y a des passages à mon
avis en trop, notamment celui de la « scène de ménage » entre les ex
mari et femme, pour rien, pour tourner la page, tirer un trait. Il y a des
scènes et des personnages un peu hallucinants : une femme omnisciente, un
grec gérant d’hôtel 2 étoiles à l’arraché, un dentiste amoureux des bouches…
Dans l’ensemble, c’est un livre plaisant, qui se lit vite, à conseiller pour un
voyage en train par exemple. Sans aller jusqu’à dire cependant que c’est de la
littérature de gare… juste un livre avec lequel on passe un bon moment.
-
Je
vais mieux – David Foenkinos – collection blanche - Gallimard 2013 –
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire