lundi 24 juin 2019

Madame Butterfly

Mais quelle bonne idée cette "maison des papillons", construite tout en faux, avec une vraie température tropicale et où l'on peut se balader entre plantes et papillons, qui viennent au cours de leur folle journée de vie se poser devant vos yeux, sur votre nez, en agitant de merveilleuses ailes colorées !

Je vous laisse en profiter... quelques minutes de pur bonheur.

 
 
 



















lundi 10 juin 2019

Ségeste et Sélinonte, cités grecques

L'une contre l'autre, lors de leur splendeur. Aujourd'hui visitée l'une après l'autre. 
Ces deux cités, dont les temples s'opposent en toute ressemblance, sont très intéressantes. Grâce aux fouilles archéologiques entreprises en leur temps, on a remis debout pas mal de colonnes et de frontons et leur longue histoire a été révélée.

Ce qui est étonnant, c'est cette pierre ocre, qui a l'air de s'effriter en permanence, utilisée pour tous ces édifices. Elle perdure mais fait de ces restes érigés une sorte de coucher de soleil permanent. Sur la cité d'Agrigente, plus loin, c'est flagrant.
A Segeste, on trouve tout en haut, comme une récompense, un théâtre en assez bon état, un "petit Epidaure" qui s'ouvre sur les montagnes avoisinantes. Très joli point de vue. Un site tout en hauteur que l'on peut gravir à pied, le long de la route en courbes et dont les bords sont couverts de fleurs, herbes, cactus, palmiers nains et autres végétaux qui font le régal d'une faune sauvage et libre. Pas de voitures, seule une navette bus fait le trajet, mais franchement, à pied il n'y a aucun problème. Peu d'autres vestiges, d'autres époques, ont été remis en état, car bien entendu de nombreuses civilisations se sont succédées à cet endroit.
A Sélinonte, on parcourt là aussi le site à pied mais il est beaucoup plus vaste et on peut croiser des voitures sur certaines parties. Hors saison, on est tranquille. Temple à la base, en bon état, les autres vestiges très disséminés et moins en forme. Tout ceci comme à l'abandon, entre oiseaux et coquelicots qui vivent leur vie au gré des saisons qui passent.
En fait j'adore ce style de vestiges éparpillés, abandonnés, désolés. Un peu comme dans l'île de Delos, en Grèce, on ressent une émotion forte en pensant à leur splendeur passée dont il reste encore comme un parfum. Ca peut paraître de la poésie à deux balles mais il y a une réelle émotion sur certains endroits bâtis par les Grecs, quelque soit leur état. Et je remercie toutes les équipes d'archéologues qui passent du temps à rechercher, retrouver et enrichir ces sites du passé.










Partout, un manque criant d'informations. Des panneaux aux couleurs passées, blanchis au soleil, qu'on ne peut plus lire font parfois leur apparition, mais pas de carte, pas de fascicule, pas d'explications. Vaut mieux arriver avec son guide de voyage. D'un autre côté, le gardien n'est pas aux aguets et on se balade comme on veut. Ici chacun suit son propre chemin et se raconte ses propres histoires.

Trapani la maritime

Au cours de notre visite de la Sicile africaine, de Ségeste à Agrigente, on s'est arrêté à Trapani, bonne halte d'où l'on peut rayonner dans les environs : les marais salants, Erice la haute...


C'est une ville ouverte sur la mer avec un port de pêche en pleine activité où l'on peut voir le soir les bateaux enfin rentrés, avec certains marins pêcheurs qui passent encore quelques heures à ravauder leurs filets pour repartir le lendemain à l'aurore. 

Dans le centre historique, on se balade entre ruelles sombres et vieux palazzi ocres aux dômes verts. Peu de boutiques, toutes utiles à part l'avenue centrale réservée "touristes" qui ne vaut pas un clou. Ce qui est intéressant, ce sont bien les rues où vivent les gens et tout de suite, c'est beaucoup moins reluisant.
En fait, ce que j'ai vu de la Sicile m'a vraiment fait penser à un pays pauvre, avec tous ses clichés : logements sombres, vie dans les ruelles sales, sans soleil. Petites boutiques ouvertes tard le soir avec trois fois rien à vendre. On est sûr que c'est du local, sûrement du "bio", mais la question ne se pose même pas. C'est comme ça que vivent les gens, qu'ils en aient envie ou pas.

On est alors monté par le funiculaire à Erice, petite ville moyenâgeuse élevée sur un roc inaccessible sinon. Montée spectaculaire, avec vue splendide sur les salines un peu plus loin. Mais arrivé tout en haut, cruelle déception : des rues pavées sans âme qui serpentent entre de trop nombreuses églises surchargées et morbides ; des stigmates de religion d'une autre époque, avec processions, statues-momies et souffrances. On a réussi à échapper à ce climat inexplicable en dégustant des pâtisseries délicieuses aux drôles de noms, accompagnées d'un ristretto, un vrai.



On a aussi poussé jusqu'aux salines, qui offrent de beaux paysages mais pas beaucoup plus, car il faut payer pour se balader en bateau, payer pour visiter les anciens moulins réhabilités en musée, payer pour tout et nous n'avions pas l'impression que ça en valait bien la peine.
Bien entendu, on ne peut aller dans ce coin sans passer quelques heures dans la réserve naturelle de Zingaro. Un très beau sentier qui court le long de la mer, très fréquenté même au mois de mai, je n'ose imaginer au cours de l'été... Une grande marche en surplomb de la mer, toujours bleue, on y croise des lézards à moitié verts et des plantes de toutes sortes. On y a même trouvé un caroubier ! Très belle journée avec une superbe balade.


Il faut signaler que de nombreuses réserves naturelles sont sauvegardées en Sicile. Celle en bord de mer, plus au sud, entre Eraclea Minoa et Torre di Salsa, se trouve parmi les dunes, sur des kilomètres de sentiers peu signalés et pas du tout entretenus. La végétation est parfois touffue, derrière une plage de sable longue et déserte hors saison.
Des roches et des collines de marne qui sont sculptées par le vent, ou alors par un doigt céleste, sujettes à des glissements de terrains ou éboulis (c'est ainsi que certaines cités grecques ont été perdues...). Des constructions éphémères qui ne rivalisent pas avec les temples.


A Eraclea minoa, visite d'une dernière cité grecque antique en très mauvais état. Site archéologique remis à jour entre 2000 et 2006 au cours de fouilles, mais aujourd'hui en désuétude, demain fermé ou abandonné ? Déjà les coquelicots reprennent leurs droits et les visiteurs se font plus rares. Il faut dire que les vestiges sont en perdition, seul le tout petit musée reste debout et intéressant. Encore faut-il le trouver, ce site perdu au milieu de routes mal entretenues et sans signalétique aucune. Faut apporter boussole et GPS pour s'en sortir. Pour combien de temps encore ?


Agrigente la majestueuse

Pour tout le monde, c'est la vallée des temples.. 

En ce qui concerne les temples, c'est vrai, ils sont nombreux, en bon état ou très bien remis en état et très beaux. Ils s'allongent sur un site tout en longueur, assez bien aménagé. Pour ce qui concerne la vallée, par contre, on n'a pas très bien compris car en fait il s'agit plutôt d'une colline, on voit les temples de loin mais d'en bas. Même si la ville moderne d'Agrigente est encore plus haut et domine donc la "vallée des temples", c'est quand même un peu bizarre.
Cet endroit est super touristique, mais si vous arrivez à trouver l'entrée du parking malgré le manque criant de signalisation, vous vous retrouvez à déambuler à travers une succession de temples antiques et autres vestiges, plus ou moins en état.
Le top, ce sont ces atlantes du temple de Zeus, statues géantes et colossales dont il ne reste qu'un original en relativement bon état (visible au musée) et deux reproductions conservées sur place, mais pas en situation (le temple n'a pas résisté). Malgré tous nos efforts, on n'arrive pas à imaginer cet édifice magnifique et géant, ni même dans quelles conditions il a pu être construit (les atlantes faisaient quand même tout le tour, et pour Zeus je peux vous dire qu'on n'avait pas lésiné sur ses dimensions).
Hélas ce sont les seules statues qui restent sur site. Pour les autres, il faut monter encore un peu, au musée, très mal signalé mais très beau, un havre de paix et de silence par rapport aux temples. Calme et ombragé, très agréable, très grand avec de très belles pièces provenant des fouilles du site. Il vaut largement le coup d'y passer quelques heures.










Dans la vallée colline donc, on marche en admirant ces vestiges ou ces temples encore debouts. Toujours dans cette même pierre locale ocre et qui paraît creuse. Soleil couchant sur les temples, sûr que ça doit être beau. Ou est-ce que le soleil couchant, c'est beau de toutes façons ? Allez savoir...
On ne pouvait pas partir de là sans aller voir la fameuse "Scala dei Turchi", qu'on a eu un mal fou à trouver, en tout cas pour trouver un accès... toujours le même manque d'informations. Très couru aussi, donc beaucoup de monde, touristes, boîtes de pub qui viennent y faire des photos de mode, photographes, amateurs ou plus ou moins pro, de passage. En fait, si on passe par la plage, après une petite marche et un passage délicat (cause éboulis), on y arrive et on monte, comme les Turcs anciens, nos pieds nus sentant fraîchement cette roche blanche très friable qui se sculpte toute seule depuis des millénaires grâce à Eole...



Sicile, l'île verte, aux mille cactus

Moi ce que j'en dis...

On a choisi la Sicile dite "africaine" c'est à dire celle de l'ouest, parce que c'est là où se trouvent les plus beaux temples grecs. Oui, les Grecs antiques se sont installés, colonisateurs, en Sicile et y ont fondé des cités dont ils restent quelques vestiges, parfois entiers, parfois en morceaux, parfois recollés...

Mais on y trouve aussi de grandes réserves naturelles, où peuvent se nicher quantités d'oiseaux, des espèces endémiques et même des tortues qui viennent y pondre. De ce qu'on a vu, le zérophyto est ici de mise depuis très longtemps, la nature est reine, le goudron passe en second et c'est tant mieux. La Sicile est assez montagneuse, du moins de ce côté, même si la mer en fait n'est jamais loin.



Des paysages variés et contrastés donc, agréables hors saison, même si parfois on se demande comment la haute saison peut être appréhendée au vu des infrastructures et autres installations pour le moins baroques.
Car la Sicile est pauvre. Des routes en mauvais état et mal entretenues, y compris les "autoroutes" ; des palazzi décrépits et vides ; de l'artisanat local et de l'agriculture de proximité, de la débrouille à la va comme je te pousse. Les gens vivent de ce qu'ils peuvent et on ne voit guère les éventuelles aides au développement que pourrait, que devrait apporter l'Europe. Soit il n'y en a pas, soit elles sont mal distribuées, soit elles ne profitent pas à ceux qui en auraient besoin. En ces temps d'élections européennes, c'était assez parlant. Je ne me risquerais cependant pas à analyser les choses plus finement, ce serait malvenu, en tant que touriste de quelques jours qui n'a pas vu grand chose.











Siciliens très accueillants et puis aussi et surtout, des petites merveilles disséminées sur ce territoire clos et ouvert en même temps. Je vais vous en conter quelques unes dans les pages qui suivent.
Mais pour en revenir au titre qu'il me faut justifier, voici un minuscule éventail de ces magnifiques cactus que l'on peut voir partout, en pot, en jardin public, en cloître... entrain de s'épanouir. A donner une envie furieuse d'en faire la collection, mais il faudrait emporter aussi le soleil pour aller avec !





Pour les installer, on peut aussi choisir les pots made in Sicilia, roi et reine qui vont toujours par deux, sur balcon ou à vendre. Une Testa di Moro légendaire, ça se mérite, et je n'ai bien entendu pas pu en ramener dans mon maigre bagage, hélas.