Une
visite des archives municipales ou départementales est toujours un plaisir…
pour les journées du patrimoine de 2012, j’y ai découvert d’abord un monceau de
« sacs à procès » impressionnant, en attente de dépoussiérage,
entassés sur des étagères, en vrac. Des étagères qui de toutes manières
n’allaient pas tarder elles aussi à changer de lieu, comment les déménageurs
vont ils s’y retrouver ? Les sacs ne sont pas numérotés et ceux qui sont
ouverts, vérifiés et remis (presque) à neuf sont redéposés en vrac sur ceux qui
n’ont pas encore été déficelés, à peine enregistrés.
Ensuite
un « cabinet de curiosités » en vitrine, préparé avec soin par les
archivistes chevronnés. Il regroupait des objets insolites impossibles à
identifier sans le catalogue explicatif : des grains de blé retrouvés au
hasard de l’ouverture d’un registre du contrôle des actes du XVIIIème siècle à
une boîte de cachous Lajaunie en passant par un coffret de mariage et un
feuillet d’antiphonaire du XVème…
Alors
je me suis mise à imaginer mon propre « cabinet de curiosités ». Vous
savez, ce genre de choses que l’on garde alors qu’elles n’ont aucune valeur
sauf sentimentales ou quelque chose dans le même genre ; je vous le fais
en liste :
-
des
smarties personnalisés roses, bleus et verts
-
un
hippopotame bleu
-
de
vieilles lettres, certaines tapées à la machine
-
un
dessin au pastel d’une personne disparue
-
une
peinture d’enfant aux couleurs turquoises
-
des
cœurs en feuille, en pierre, en caillou, en bois, en papier
-
une
collection de marque-pages qui remplit un seau
-
un
panier de cadeaux scolaires faits pour la fête des mères
-
une
souris chanteuse
- deux
« pif gadget » retrouvés, sans le gadget mais avec les histoires "en
noir et blanc"
-
des
mini clefs qui n’ouvrent plus rien
-
une
boîte de boutons qui date de mon arrière grand mère
-
un
jeu d’osselets (savez-vous encore y jouer ?)
-
…….
Chacun
a chez lui a minima un tiroir, un plat creux, un panier rempli de ces objets
secrets, un fouillis indescriptible de choses oubliées mais qu’on ne veut pas
jeter et qui elles aussi auraient sûrement leur place en vitrine d’un cabinet
de curiosités.
Nous
sommes tous des archivistes en puissance. Nous sommes tous des collectionneurs
qui s’ignorent. Nous gardons des menus instants de vie, parfois tellement
lointains qu’on ne sait plus de qui ils viennent, de quand ils datent,
seulement que ça a été important, un jour. N’est ce pas la seule chose qui
compte ?
Les
cabinets de curiosités sont partout, il suffit d’ouvrir l’œil et de marcher le
nez en l’air dans la rue ou ailleurs, pour y trouver certaines merveilles.
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