Gardez-vous vos lettres d’amour ? Ou bien les triez-vous, comme pour les déchets ménagers ? Celle-ci je la garde, celle-là je
ne la garde pas… après, quand on a changé d’amoureux, on est obligé de tout
mettre dans une enveloppe, que l’on cache au fond d’un tiroir pour les
séquences nostalgie, surtout en cas de rupture intempestive.
On me dit que cet écrivain est féministe. J’ai quand même des doutes, vu la teneur de certains paragraphes où cet amour-ci la rend tellement aveugle qu’elle se pose un millier de questions sur des dizaines de pages comme : a t’il vraiment dit, voulu dire, su dire, « mon amour » ? « J’aurais passionnément voulu m’assurer, au moment où nous abordions le trottoir, que tu avais dit ces mots, au moins cela, qu’ils étaient de toi et non par toi, par distraction, et qu’ils n’étaient pas le contraire de ce que j’espérais qu’ils étaient ». Ou alors on n’a pas la même notion du féminisme.
Ce n’est pas un livre facile à lire, à cause du
manque de ponctuation et des mots qui semblent souvent sans rapport, sans
attache, sans suite : « Je
supporte la joie animiste parce que tu existes et parce que j’ai toujours mon
placenta qui m’apporte les jus d’orange que tu ne m’apportes pas. ».
Ca pourrait être du Brigitte Fontaine, sans l’avantage de la mélodie.
Ca parle de poésie (un peu) de littérature (un peu
plus), mais ce n’est pas du tout pour la « guichetière du coin », qui
n’y comprendrait goutte. Sauf sur les milliers de questions qu’on se pose quand
on est amoureux, finalement, là tout le monde s’y retrouve.
1 commentaire:
Madame la professeure Hélène Cixous est bien sur une "french feminist" mais elle est plus active (écoutée?) hors de nos frontières. HC part de la critique du phallocentrisme de la psychanalyse pour montrer la nécessité pour les femmes de récupérer le langage. Elle affirme que la femme n'a jamais pu s'exprimer dans une autre langue que celle des hommes, et que l'écriture est le seul lieu où les choses peuvent changer. « Il faut que la femme s’écrive : que la femme écrive de la femme et fasse venir les femmes à l’écriture ». A ses yeux seules Colette, Duras et Genet y sont parvenues.
Ce féminisme là est-il le même que celui des quotas sur les listes électorales ?
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