samedi 1 février 2014

marathon woman

Au dernier Marathon des mots à Toulouse, Monsieur Pierre ARDITI a régalé la grande salle du TNT avec une lecture succulente d'extraits choisis du roman de Yasmina Reza "Heureux les heureux" (Flammarion - 2013). Je me souviens de quelques fous rires partagés entre le lecteur et le public.
Car les écrits de Yasmina Reza sont toujours jubilatoires : joyeux, surprenants, avec une pointe d'humour amer qui nous fait mieux supporter la vie quotidienne. C'est bien de la vie quotidienne qu'il s'agit là, comme dans beaucoup d'autres livres de Reza : des flashs, des instantanés, des moments, des minutes ou quelques heures de gens comme vous et moi, ou si proches, qui vivent comme vous et moi, avec leurs travers, leurs erreurs, leur (mauvais) goût(s), leurs élans et leur tendresse. 
Ces heureux-là, on les aime tellement qu'on a tout de suite envie d'élaborer un arbre, leur arbre. Pas un arbre généalogique, il ne s'agit pas d'une famille, mais plutôt d'un microcosme, un groupe de connaissances, une grappe d'amis, fidèles ou infidèles. La vie, quoi. Plutôt un arbre plein de ramifications, avec des branches solides et d'autres très légères, des branches tordues et d'autres bien droites, des liens fragiles ou des amitiés qui durent. Les personnages de Reza sont souvent attachants ET agaçants. Rappelez-vous d'Art, pièce ô combien étonnante dont on ne sait s'il faut être d'accord avec celui-ci ou avec celui-là, ou aucun des trois, ou finalement d'accord avec tous, un petit peu de chaque. On se reconnaît dans chacun des personnages, mais dans aucun totalement.

Un pied de nez à la vie quotidienne qui nous assomme. Un sourire dans la grisaille des villes. Courez vite l'acheter, l'emprunter, le pirater, bref le lire. Soyez heureux pendant 187 pages.

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