A tous ceux qui se retrouveront ensemble
A tous ceux qui ne feront que regarder les lumières de Noël
A tous ceux qui espèrent un jour meilleur
A tous ceux qui ne veulent plus de festivités outrancières
Des guirlandes suspendues, de papier ou naturelles
Belles comme un matin d'hiver, ouaté et neigeux
Où l'on prend le temps de les admirer
Silencieusement
lundi 9 décembre 2019
lundi 4 novembre 2019
Degas et moi, à l'opéra
Il y a le peintre, il y a l'homme.
Il y a la petite danseuse de cire et toutes les autres, en peinture, au fusain.
Il y a les femmes, nues ou moitié habillées.
C'est Degas, en somme. En exposition au Musée d'Orsay, à Paris, jusqu'au 19 janvier prochain. Et si on veut se plonger dans l'époque, pas si froufroutante que ça, on peut aller flâner sous les ors du palais Garnier.
En prime, la 3ème scène de l'Opéra Bastille, qui parfois offre de petits bijoux, comme ici.
lundi 28 octobre 2019
A la recherche du blob perdu
Vous ne savez pas encore ce qu'est un blob ? C'est à la mode, à l'affiche du zoo de Vincennes et partout sur internet. Bestiole bizarre minuscule et très répandue, on est donc partis ce dimanche à sa recherche. Il nous fallait vérifier si des spécimens pouvaient être (re)cueillis dans nos forêts humides, juste pour voir si ça existe vraiment ou si encore une fois on nous vend du rêve.
En attendant le résultat de l'expérimentation de leur survie en culture, on en a profité pour flâner le long du sentier du Cabeou, qui malgré une sécheresse évidente en cette fin octobre, tient toujours ses promesses : troncs moussus entremêlés d'où la fée Vivianne pourrait bien sortir ; formes étranges qui font comme si elles tendaient les bras pour nous happer ;
champignons féeriques qu'on croirait tout droit sortis de Fantasia ; parasites impromptus qui poussent comme des... champignons n'importe où et n'importe comment.
Mais c'était déjà Halloween ou quoi ??!!
dimanche 22 septembre 2019
Une histoire de fous
Sûrement que pour tout le monde, le mot asile fait peur. Asile psychiatrique aussi, voire plus. Asile de fous, l'expression a des connotations d'étrangetés, de peur, de violence, de méconnaissance.
Alors pour ces Journées du patrimoine, nous sommes partis visiter le Centre hospitalier Gérard Marchant, dont l'histoire est exemplaire à tous points de vue même si aujourd'hui, les soignants campent devant l'entrée pour dire toute leur incompréhension de ce qui est entrain de se passer dans le milieu hospitalier : rentabilité oblige, on rogne sur tout : moins de soins sur place, moins longtemps, davantage d'ambulatoire ne répondant pas toujours aux besoins des patients, moins de personnel, horaires chargés, etc, etc.
Une exposition d'archive, réalisée pour les 150 ans, retrace l'histoire de la construction de l'établissement, des films videos montrent la vie, l'avis des soignants, dans ce lieu un peu unique, très arboré, très étendu (plus de 200 hectares à l'origine), intelligent par sa conception architecturale. De grands noms de médecins aliénistes y sont attachés et on finit par saluer l'arrivée des neuroleptiques, qui ont certainement tourné la page à de très nombreux désordres devant l'incapacité à comprendre et à soigner les maladies mentales.
Malgré la catastrophe d'AZF en 2001, qui a quasiment tout détruit (c'est situé en face), l'établissement a été reconstruit depuis (grâce à son classement aux monuments historiques ?), même si les anciens pavillons ne sont pas encore remis en état. Les projets sont là, manque l'argent... comme depuis des centaines d'années. Déjà, à sa construction, il avait fallu trouver les matériaux les moins chers pour le finir. Heureusement, les moins chers se sont trouvés être les matériaux locaux, on y retrouve donc brique et galets de la Garonne... dont se sont également servis les patients pour faire des dessins.
On voit les anciens ateliers de travail, le vieux château d'eau transformé en pigeonnier désormais abandonné, l'ancienne cheminée de la chaufferie désuète et le "nouveau" château d'eau qui domine le site, gris de béton malgré son nombre d'or architectural, quel seuls les initiés aperçoivent d'en bas. Et un escalier avec une très belle balustrade et rampe en fer forgé réalisées par les patients, en atelier.
Mais le clou de cet espace si spécial, c'est bien la chapelle. Une chapelle à deux entrées identiques, l'une pour les femmes, l'autre pour les hommes, longtemps séparés, même malades. Quand on y entre, on a une sensation de bien être et de chaleur, avec ses deux anges qui entourent l'autel, ses colonnes à la peinture décolorée et ses vitraux vides. Son histoire est sûrement loin d'être calme pourtant, mais les patients qu'on y amenait devaient s'y sentir apaisés peut-être. Aujourd'hui elle est désaffectée mais reste ouverte et accueillante. Elle pourrait même servir de lieu culturel, ouvert sur la cité, si seulement quelques Toulousains voulaient bien faire un don pour qu'elle retrouve couleurs et confort.
Un lieu à visiter, à partager, pour avoir moins peur la prochaine fois qu'on entendra le mot "asile".
mardi 23 juillet 2019
Homère, ou l'imagination fertile
En 24 chants, Homère nous emporte avec l'Iliade dans un récit qui nous laisse pantelants... longue guerre sans merci, duels à l'issue fatale, poursuite et batailles guerrières qui ne souffrent aucune lâcheté et exalte le "courage". Que des hommes, à la poursuite de leur idéal, de leur gloire. Les femmes sont à l'arrière avec les vieillards et les enfants, lorsqu'elles ne sont pas emmenées comme butin de guerre. Que des hommes, nombreux, qui remplissent toutes les tâches : combattants, certes, mais également écuyers, cuisiniers, rôtisseurs, bergers, gardiens, esclaves domestiques. On ne sait pas qui lave les tuniques et les tissus ensanglantés.
Pourtant, des phrases oubliées, des remarques disséminées nous laissent interrogatifs sur les qualités remarquables de ces guerriers troyens ou achéens. Ils sont courageux, certes oui, et partent au combat pleins d'ardeur. En même temps, ils fuient dès que l'ennemi est le plus fort et ont très peur de la mort qui s'avance. Ils poussent des cris effrayants pour faire fuir la peur. Sans oublier qu'Hector, le tueur d'hommes, finit lui aussi par fuir devant Achille enfin réveillé, le mangeur d'hommes. Chacun a tué des dizaines d'ennemis, tous plus valeureux les uns que les autres et qui l'un après l'autre "défont le lien de leurs genoux".
Car le sublime dans ces chants c'est la langue* : poétique malgré la guerre, imagée malgré le sang, elle montre la richesse des légendes et des récits qui encore aujourd'hui nous parlent de merveilleux... Comme elle donne envie d'apprendre le grec !
Car le sublime dans ces chants c'est la langue* : poétique malgré la guerre, imagée malgré le sang, elle montre la richesse des légendes et des récits qui encore aujourd'hui nous parlent de merveilleux... Comme elle donne envie d'apprendre le grec !
Certains diront que Homère a tout inventé et qu'à l'instar de Giraudoux, la Guerre de Troie n'a pas eu lieu. L'Iliade (d'Ilion, nom de Troie) commence après l'enlèvement d'Hélène et se termine par les funérailles d'Hector, avant le cheval de Troie, raconté dans une autre histoire, l'Enéide.
Qu'importe !
Ce qui est incroyable c'est que ce récit soit parvenu intact jusqu'à nous. Qu'il soit tout inventé et qu'aucun de ces héros n'ait existé n'a finalement aucune importance.
Cette épopée exalte la valeur humaine et va jusqu'aux tréfonds de l'âme, puisqu'elle vit encore de nos jours. De nouvelles traductions la rapprochent de nous et la rendent plus que lisible.
La langue est si belle, faite pour être déclamée, chantée et non lue, mais comment faire ? En tous cas, elle est très cinématographique, alors pour quelles raisons les adaptations ont été si pauvres, si réductrices ?
Qu'importe !
Ce qui est incroyable c'est que ce récit soit parvenu intact jusqu'à nous. Qu'il soit tout inventé et qu'aucun de ces héros n'ait existé n'a finalement aucune importance.
Cette épopée exalte la valeur humaine et va jusqu'aux tréfonds de l'âme, puisqu'elle vit encore de nos jours. De nouvelles traductions la rapprochent de nous et la rendent plus que lisible.
La langue est si belle, faite pour être déclamée, chantée et non lue, mais comment faire ? En tous cas, elle est très cinématographique, alors pour quelles raisons les adaptations ont été si pauvres, si réductrices ?
Quelques images de mots, dont on pourrait tomber amoureux :
pour parler de la mort des guerriers :
Les ténèbres lui couvrirent les yeux
L'homme tomba avec fracas et ses armes sur lui retentirent
Et la mort l'enveloppa de son voile
Au fond de ses yeux, la pourpre de mort saisit l'homme et la force du destin
Et se défit le lien de ses membres
Du creux de la main saisissant la terre
Pour dénommer les héros, desquels on récite la lignée, presque à chaque fois :
Les Achéens porteurs de bonnes jambières
Diomède le bon crieur, dompteur de chevaux
Ulysse aux mille desseins, le divin Ulysse
Priam, le roi nourrisson de Zeus
Stentor à la voix de bronze
Ménélas le bon crieur
Hector au casque étincelant, chéri de Zeus
Achille aux pieds prompts, race de Zeus
Alexandre (ou Pâris) d'apparence divine
Ménélas chéri d'Arès
Ajax, rempart des Achéens
Pollux le bon boxeur
et les dieux, qui vont et viennent parmi les hommes :
Iris dont le pied va comme le vent
Aphrodite amie des sourires
Apollon le tireur infaillible
Artémis épandeuse de traits
Hadès aux poulains fameux
Zeus assembleur des nuées
Héra aux bras blancs, au trône d'or
Athéna Butineuse
Arès fléau des mortels
Thétis aux pieds d'argent
Poséidon ébranleur du sol
D'autres expressions aussi poétiques :
et la déesse ne fut pas indocile (pour dire qu'elle obéit)
elle adressa des mots empennés
les portes Scées (double porte légendaire par laquelle au final le Cheval entrera dans Troie)
les nefs creuses, les nefs noires, les nefs bien balancées, les nefs aux deux bouts recourbés, les nefs rapides des Achéens (Danaens, Argiens...)
le sommeil, miel de l'âme
et tant d'autres...
C'est décidé, départ pour la Grèce !

* pour ma part, j'ai choisi la nouvelle traduction de Louis Bardollet, éditions Robert Laffont, collection Bouquins - 1995
pour parler de la mort des guerriers :
Les ténèbres lui couvrirent les yeux
L'homme tomba avec fracas et ses armes sur lui retentirent
Et la mort l'enveloppa de son voile
Au fond de ses yeux, la pourpre de mort saisit l'homme et la force du destin
Et se défit le lien de ses membres
Du creux de la main saisissant la terre
Pour dénommer les héros, desquels on récite la lignée, presque à chaque fois :
Les Achéens porteurs de bonnes jambières
Diomède le bon crieur, dompteur de chevaux
Ulysse aux mille desseins, le divin Ulysse
Priam, le roi nourrisson de Zeus
Stentor à la voix de bronze
Ménélas le bon crieur
Hector au casque étincelant, chéri de Zeus
Achille aux pieds prompts, race de Zeus
Alexandre (ou Pâris) d'apparence divine
Ménélas chéri d'Arès
Ajax, rempart des Achéens
Pollux le bon boxeur
et les dieux, qui vont et viennent parmi les hommes :
Iris dont le pied va comme le vent
Aphrodite amie des sourires
Apollon le tireur infaillible
Artémis épandeuse de traits
Hadès aux poulains fameux
Zeus assembleur des nuées
Héra aux bras blancs, au trône d'or
Athéna Butineuse
Arès fléau des mortels
Thétis aux pieds d'argent
Poséidon ébranleur du sol
D'autres expressions aussi poétiques :
et la déesse ne fut pas indocile (pour dire qu'elle obéit)
elle adressa des mots empennés
les portes Scées (double porte légendaire par laquelle au final le Cheval entrera dans Troie)
les nefs creuses, les nefs noires, les nefs bien balancées, les nefs aux deux bouts recourbés, les nefs rapides des Achéens (Danaens, Argiens...)
le sommeil, miel de l'âme
et tant d'autres...
C'est décidé, départ pour la Grèce !
* pour ma part, j'ai choisi la nouvelle traduction de Louis Bardollet, éditions Robert Laffont, collection Bouquins - 1995
dimanche 14 juillet 2019
Conte de fées céramique
Il était une fois une jeune Maddalena qui ne rêvait qu'à une chose : voyager jusqu'à l'autre bout de la terre pour savoir à quoi ça ressemble là-bas... car à Marsala, elle ne voyait qu'une seule chose : des bateaux, nombreux, mais qui revenaient chaque soir à leur port d'attache,
alors qu'elle les aurait imaginés voguant sur des flots lointains pour ne jamais revenir.
Elle rêvait à autre chose que les ruelles de la petite ville écrasée de soleil qui la voyaient grandir. Elle imaginait des mers lointaines et des villes immenses prêtes à l'accueillir. Des maisons aux chapeaux pointus ou à tuiles rondes, selon son humeur. Mais toujours entourées d'arbres et de jasmins fleuris.
Telle une sirène délaissée, Maddalena le soir se posait sur un vieux ponton et regardait l'horizon se perdre au lointain, tandis que les bateaux rentraient.
Sous la lumière ocre du soir couchant, elle voyait les poissons se déverser dans les bacs, prêts à être vendus puis frits, en poêle ou en court-bouillon.
Et chaque matin qui suivait, les bateaux repartaient dans leur course folle vers la pitance quotidienne qui se raréfiait chaque jour davantage. Y a quelque chose de pourri au royaume des poissons...
Maddalena devient quoi ? Sirène d'un Ulysse improbable qui l'emporte au loin pendant quelques années.
Reviendra, reviendra pas ? Qui sait... transformée sûrement, mais toujours sirène, prête à rêver encore.
Maddalena, ne pars pas ! Ta vie est tout simplement là !
alors qu'elle les aurait imaginés voguant sur des flots lointains pour ne jamais revenir.
Elle rêvait à autre chose que les ruelles de la petite ville écrasée de soleil qui la voyaient grandir. Elle imaginait des mers lointaines et des villes immenses prêtes à l'accueillir. Des maisons aux chapeaux pointus ou à tuiles rondes, selon son humeur. Mais toujours entourées d'arbres et de jasmins fleuris.
Telle une sirène délaissée, Maddalena le soir se posait sur un vieux ponton et regardait l'horizon se perdre au lointain, tandis que les bateaux rentraient.
Sous la lumière ocre du soir couchant, elle voyait les poissons se déverser dans les bacs, prêts à être vendus puis frits, en poêle ou en court-bouillon.
Et chaque matin qui suivait, les bateaux repartaient dans leur course folle vers la pitance quotidienne qui se raréfiait chaque jour davantage. Y a quelque chose de pourri au royaume des poissons...
Maddalena devient quoi ? Sirène d'un Ulysse improbable qui l'emporte au loin pendant quelques années.
Reviendra, reviendra pas ? Qui sait... transformée sûrement, mais toujours sirène, prête à rêver encore.
Maddalena, ne pars pas ! Ta vie est tout simplement là !
lundi 24 juin 2019
Madame Butterfly
Mais quelle bonne idée cette "maison des papillons", construite tout en faux, avec une vraie température tropicale et où l'on peut se balader entre plantes et papillons, qui viennent au cours de leur folle journée de vie se poser devant vos yeux, sur votre nez, en agitant de merveilleuses ailes colorées !
Je vous laisse en profiter... quelques minutes de pur bonheur.



Je vous laisse en profiter... quelques minutes de pur bonheur.
lundi 10 juin 2019
Ségeste et Sélinonte, cités grecques
L'une contre l'autre, lors de leur splendeur. Aujourd'hui visitée l'une après l'autre.
Ces deux cités, dont les temples s'opposent en toute ressemblance, sont très intéressantes. Grâce aux fouilles archéologiques entreprises en leur temps, on a remis debout pas mal de colonnes et de frontons et leur longue histoire a été révélée.
Ce qui est étonnant, c'est cette pierre ocre, qui a l'air de s'effriter en permanence, utilisée pour tous ces édifices. Elle perdure mais fait de ces restes érigés une sorte de coucher de soleil permanent. Sur la cité d'Agrigente, plus loin, c'est flagrant.
A Segeste, on trouve tout en haut, comme une récompense, un théâtre en assez bon état, un "petit Epidaure" qui s'ouvre sur les montagnes avoisinantes. Très joli point de vue. Un site tout en hauteur que l'on peut gravir à pied, le long de la route en courbes et dont les bords sont couverts de fleurs, herbes, cactus, palmiers nains et autres végétaux qui font le régal d'une faune sauvage et libre. Pas de voitures, seule une navette bus fait le trajet, mais franchement, à pied il n'y a aucun problème. Peu d'autres vestiges, d'autres époques, ont été remis en état, car bien entendu de nombreuses civilisations se sont succédées à cet endroit.
A Sélinonte, on parcourt là aussi le site à pied mais il est beaucoup plus vaste et on peut croiser des voitures sur certaines parties. Hors saison, on est tranquille. Temple à la base, en bon état, les autres vestiges très disséminés et moins en forme. Tout ceci comme à l'abandon, entre oiseaux et coquelicots qui vivent leur vie au gré des saisons qui passent.
En fait j'adore ce style de vestiges éparpillés, abandonnés, désolés. Un peu comme dans l'île de Delos, en Grèce, on ressent une émotion forte en pensant à leur splendeur passée dont il reste encore comme un parfum. Ca peut paraître de la poésie à deux balles mais il y a une réelle émotion sur certains endroits bâtis par les Grecs, quelque soit leur état. Et je remercie toutes les équipes d'archéologues qui passent du temps à rechercher, retrouver et enrichir ces sites du passé.
Partout, un manque criant d'informations. Des panneaux aux couleurs passées, blanchis au soleil, qu'on ne peut plus lire font parfois leur apparition, mais pas de carte, pas de fascicule, pas d'explications. Vaut mieux arriver avec son guide de voyage. D'un autre côté, le gardien n'est pas aux aguets et on se balade comme on veut. Ici chacun suit son propre chemin et se raconte ses propres histoires.