J'ai toujours pensé que gouverner un pays aussi disséminé que la Grèce devait être un tant soit peu compliqué.
C'est quand qu'on arrive ?
Notre voyage cet été comprenait l'itinéraire ci-dessous (en gros) ; en passant par tous les sites connus et moins connus, qui mélangent allègrement leurs origines grecques et les diverses invasions dont l'île de Pélops (hé oui) a fait les frais : des Ottomans, des Francs, des Romains, des Byzantins et des Vénitiens... Un gros mélange de superpositions enchevêtrées dont les Grecs s'accommodent très bien car voyez-vous, tout cela a peu d'importance.
En tous les cas, on ne s'attendait pas à trouver des sites aux origines aussi variées (on n'avait pas assez potassé avant de partir) et on a donc eu de vraies surprises...
8 billets en tout pour ce récit de voyage, correspondant en gros à nos principales étapes. Ci-dessous les liens pour accéder directement à ceux qui vous intéresseraient en premier, mais vous pouvez aussi tout lire, l'un derrière l'autre :
De quel code de la route parle-t-on ?
Nous avons réussi cette driving experience dans une voiture de location surprenante elle aussi : un cabriolet Peugeot 308 CC, voiture sportive de qualité mais pas du tout adaptée aux routes grecques. On a fini par s'y faire. Près de 2000 km en 18 jours en suivant autoroutes, routes côtières, de montagne et autres presque pistes. Ces dernières nous ayant fait reculer de rares fois (la Tholos de Thyrinthe est un exemple). Vaut mieux insister pour avoir un petite voiture solide qui n'a peur de rien.
Bon, il faut quand même dire un mot de la conduite à la grecque... Quelle que soit la route, quelle que soit la signalisation horizontale ou verticale (d'ailleurs quasi inexistante), quelle que soit la limitation de vitesse (d'ailleurs incompréhensible), les Grecs ne respectent rien et conduisent juste comme ils en ont envie. C'est ainsi que doubler sur ligne blanche est courant, comme se déporter sur la bande d'arrêt d'urgence ou la partie de droite pour laisser les bolides doubler plus confortablement, même si tout cela est interdit... On a aussi vu des bus doubler à droite (ben oui, ils n'avaient pas le droit de rouler sur la voie la plus rapide, alors !). C'est stressant au début, et puis on s'y fait. Les feux sont respectés (mais peu nombreux sauf en ville) ; les croisements sur routes, sans rond-points, absolument inquiétants. Bref, vaut mieux être attentif et cool.
Ambiance torride et sieste sacrée
On a survécu presque à tout, le plus dur étant la chaleur de l'été 2017, insupportable dès midi (38 à 40°) et jusqu'au coucher du soleil qui libère enfin. L'idéal étant, quand c'est possible, de se réveiller aux aurores pour faire les visites (tous les sites et musées ouvrent dès 8h du matin), rentrer vers midi se reposer à l'ombre et au frais, puis repartir tard si on en a le courage, flâner en ville ou à la plage, ou pour un autre site (ils ferment à 20h pour les plus importants). D'où l'importance du lieu d'hébergement.
Nous avons été accompagnés durant tout le séjour du chant assourdissant des cigales, milliards d'ailes en vibration qui ne se calment qu'à la nuit et reprennent dès l'aube.
Nous avons réussi cette driving experience dans une voiture de location surprenante elle aussi : un cabriolet Peugeot 308 CC, voiture sportive de qualité mais pas du tout adaptée aux routes grecques. On a fini par s'y faire. Près de 2000 km en 18 jours en suivant autoroutes, routes côtières, de montagne et autres presque pistes. Ces dernières nous ayant fait reculer de rares fois (la Tholos de Thyrinthe est un exemple). Vaut mieux insister pour avoir un petite voiture solide qui n'a peur de rien.
Bon, il faut quand même dire un mot de la conduite à la grecque... Quelle que soit la route, quelle que soit la signalisation horizontale ou verticale (d'ailleurs quasi inexistante), quelle que soit la limitation de vitesse (d'ailleurs incompréhensible), les Grecs ne respectent rien et conduisent juste comme ils en ont envie. C'est ainsi que doubler sur ligne blanche est courant, comme se déporter sur la bande d'arrêt d'urgence ou la partie de droite pour laisser les bolides doubler plus confortablement, même si tout cela est interdit... On a aussi vu des bus doubler à droite (ben oui, ils n'avaient pas le droit de rouler sur la voie la plus rapide, alors !). C'est stressant au début, et puis on s'y fait. Les feux sont respectés (mais peu nombreux sauf en ville) ; les croisements sur routes, sans rond-points, absolument inquiétants. Bref, vaut mieux être attentif et cool.
Ambiance torride et sieste sacrée
On a survécu presque à tout, le plus dur étant la chaleur de l'été 2017, insupportable dès midi (38 à 40°) et jusqu'au coucher du soleil qui libère enfin. L'idéal étant, quand c'est possible, de se réveiller aux aurores pour faire les visites (tous les sites et musées ouvrent dès 8h du matin), rentrer vers midi se reposer à l'ombre et au frais, puis repartir tard si on en a le courage, flâner en ville ou à la plage, ou pour un autre site (ils ferment à 20h pour les plus importants). D'où l'importance du lieu d'hébergement.
Nous avons été accompagnés durant tout le séjour du chant assourdissant des cigales, milliards d'ailes en vibration qui ne se calment qu'à la nuit et reprennent dès l'aube.
La mer est partout, très bleue, très transparente, même si on n'a pas vraiment trouvé d'endroits aussi beaux et riches qu'en Crète. Les nombreux petits poissons familiers étaient là, sans crainte, mais les fonds marins trop chargés de dépôt ne laissaient voir qu'éponges, concombres de mer, et quelques scolopendres ou autres oursins bien banals.
Quel Guide choisir ?
Nous avons eu la surprise de trouver dès le premier jour un "Guide du Routard" Grèce continentale 2017, abandonné sur une vieille pierre où il avait sûrement passé la nuit. Ce qui nous a permis de comparer avec celui que nous avions emporté et de conclure à la supériorité du Routard, malgré nos réticences initiales. Plus détaillé, plus précis et surtout plus à jour ! Certains éditeurs ne s'embarrassent pas à vérifier ce qu'ils écrivent ou décrivent depuis des années sans mise à jour et qui se révèle tout à fait dépassé ! On en est arrivé à la conclusion que peut-être un Routard suffit à préparer le voyage, avec impression des pages wikipédia correspondant aux sites à visiter, car elles sont à jour !
Il est quand même conseillé d'avoir un support bien fait où trouver explications historiques car les sites ou musées ne donnent rien, ni plan, ni carte, ni fascicule. Quant aux boutiques des musées, lorsqu'elles existent, lorsqu'elles sont ouvertes, on peut y trouver parfois des livres intéressants, quelques objets. Mais en fait, vaut mieux compter sur rien, c'est le plus souvent le cas. Les cartes postales n'y sont pas chères et font l'objet d'une facturation papier et manuscrite, même pour 0,40 euros ! Encore une obligation européenne... On se dit que certains Commissaires pourraient venir voir sur place avant de pondre des idioties.
Côté pratique
Pour ce qui concerne les aspects pratiques et généraux : hôtels ou appartements très peu chers (50 euros/nuit en moyenne) et de bonne qualité si on n'exige pas du luxe, sauf pour le wi-fi un peu désastreux ; nourriture simple et peu variée mais d'origine locale (fruits notamment et les olives bien entendu). Faire des courses et s'entendre annoncer le prix total ne laisse pas d'étonner, surtout lorsqu'on voit une TVA à 24% (merci l'Europe) sur des produits alimentaires. Bon, parfois c'est à 13% et on n'a pas vraiment compris pourquoi. Toujours de nombreuses petites boutiques ouvertes même tard le soir, qui vendent de tout en plus de leur "produit" principal. Ne vous fiez pas au mot "supermarket", il veut le plus souvent dire petite échoppe où on trouve les produits de base, c'est à dire eau, feta, tomate, café et bière... Essence plus chère qu'en France mais stations très nombreuses et si on réussit à avoir une voiture économe (ce qui n'était bien entendu pas notre cas), ce n'est pas un problème.
Les Grecs sont accueillants et ont surtout la grande qualité de ne jamais faire de la surenchère. Ils ne sont pas dans un état d'esprit "toujours plus" et vous laissent libres de choisir et vivre à votre guise. Ils vous fichent la paix si vous ne demandez rien et répondent présents si vous avez besoin de quelque chose. Parler anglais pour se faire comprendre est relativement aisé, sur les sites touristiques comme partout. Pas sûr qu'en France ce soit la même chose... Sinon, si on parle grec, c'est sûrement beaucoup mieux mais d'après ce qu'on nous en a dit sur place, c'est une langue assez difficile.
En tout cas, on a l'impression que les Grecs ont sauvegardé une vie simple et qu'ils l'ont choisie. Est-ce un leurre ? Pas de grandes chaînes américaines, pas de vitrines tape à l'oeil, pas de grands centres mercantiles. On y voit des échanges de service surprenants, des manières de se débrouiller pour vivre sans profusion, sans nécessairement avoir envie d'avoir plus, en se satisfaisant de ce qu'il y a sur place. Il faudrait aller voir hors saison pour se faire une meilleure idée, car je suppose que de nombreuses échoppes ou services sont fermés (hôtels, bars et restaurants n'étaient déjà pas bien remplis, en pleine saison). Quand on y est, on trouve ça plutôt bien mais saurait-on s'en satisfaire ?
Car revenir en vélo en fin d'après-midi, de sa vigne ou de ses orangers que l'on vient de "sulfater" un peu avec une mixture de sa composition, et longer le stade immémorial d'Olympie avant de rentrer pour bénéficier d'un peu de fraîcheur à prendre devant chez soi, calmement et sans stress, est-ce que ça ne donne pas envie ?
Pour creuser un peu plus
Depuis l'an dernier, j'essaie d'emporter avec moi durant les séjours des bouquins en lien avec le pays : histoire, vraie ou romancée, de là où je vais. Alors ce coup-ci, j'ai emporté Histoire de la guerre du Péloponnèse, de Thucydide (en collection Bouquins, c'est moins lourd), premier historien qui se base sur des faits, et non pas sur des mythes. Cela m'a aisément transportée dans les années 400 avant JC, m'a aidée à réconcilier la Grèce ancienne et la Grèce moderne. Et aussi à comprendre pourquoi le jeune interne de l'hôpital de Sparte m'a demandé le prénom de mon père pour m'inscrire dans le registre des entrées (un registre tenu à la main). Oui, en 400 avant JC, on était Sitalcès, fils de Téres. Et en 2017, on est toujours fils ou fille de... La guerre du Péloponnèse a vu la victoire des Lacédémoniens (Sparte) et de ses alliés sur Athènes, pourtant supérieure en tout. Mais justement, ce n'est pas si simple...
Et aujourd'hui il ne reste rien de ces combats belliqueux et incessants entre royaumes et clans, qui déplaçaient les populations qui n'avaient rien demandé. La statue du Spartiate, sur la place centrale devant l'hôtel de ville, est genou à terre et personne ne remet plus en cause la capitale et son Acropole de renommée internationale. Je vous en reparlerai un autre jour...
Pour creuser un peu plus
Depuis l'an dernier, j'essaie d'emporter avec moi durant les séjours des bouquins en lien avec le pays : histoire, vraie ou romancée, de là où je vais. Alors ce coup-ci, j'ai emporté Histoire de la guerre du Péloponnèse, de Thucydide (en collection Bouquins, c'est moins lourd), premier historien qui se base sur des faits, et non pas sur des mythes. Cela m'a aisément transportée dans les années 400 avant JC, m'a aidée à réconcilier la Grèce ancienne et la Grèce moderne. Et aussi à comprendre pourquoi le jeune interne de l'hôpital de Sparte m'a demandé le prénom de mon père pour m'inscrire dans le registre des entrées (un registre tenu à la main). Oui, en 400 avant JC, on était Sitalcès, fils de Téres. Et en 2017, on est toujours fils ou fille de... La guerre du Péloponnèse a vu la victoire des Lacédémoniens (Sparte) et de ses alliés sur Athènes, pourtant supérieure en tout. Mais justement, ce n'est pas si simple...
Et aujourd'hui il ne reste rien de ces combats belliqueux et incessants entre royaumes et clans, qui déplaçaient les populations qui n'avaient rien demandé. La statue du Spartiate, sur la place centrale devant l'hôtel de ville, est genou à terre et personne ne remet plus en cause la capitale et son Acropole de renommée internationale. Je vous en reparlerai un autre jour...
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