samedi 19 août 2017

Fragments du Péloponnèse - Delphes

Notre périple devant se faire à rebours de la rotation des aiguilles d'une montre, nous commençons donc par Delphes, qui ne fait pas partie du Péloponnèse... Le nom est connu de tout le monde grâce aux leçons d'histoire des cours primaires. Le site le plus visité peut-être, à cause de l'oracle ? De sa proximité avec Athènes ? (3h de route quand même).
Aujourd'hui, le petit village de Delphes (créé bien après les Grecs anciens et l'oracle...) situé au delà et non plus sur le site... est constitué de deux rues principales et parallèles, l'une en sens unique, l'autre en sens inverse, flanquées d'échoppes diverses et d'hôtels ou restaurants plus ou moins touristiques.

En fait, si on a le courage de monter à pied encore un peu plus haut, on trouve l'église, la place et l'école, centre du village.
Bref un village escarpé, de montagne, qui d'ailleurs a aussi une vie en hiver (on doit faire des descentes de ski pas très loin, sur les pentes du Mont Parnasse) au vu des lourds radiateurs installés dans les chambres.


Le site, lui, où l'on peut aller à pied si on crèche dans le village (conseillé, au vu des prix minuscules), est coincé entre le roc (haut, très haut) et un océan d'oliviers qui s'étend très loin en contrebas.

Très impressionnant de par sa nature même. Il est envahi de cars de touristes qui arrivent d'Athènes dès 10h le matin. Il vaut donc mieux, comme d'habitude, démarrer tôt pour réussir à visiter une partie du site sans personne, sans groupe gesticulant (heureusement, les guides ont désormais un micro discret qui leur permet de ne plus gueuler) et faire de bonnes photos. Sans parler de la chaleur qui s'installe, elle aussi, rapidement. Le mieux est de commencer par le site, puis s'offrir une petite sieste au moment le plus chaud et revenir en fin de journée pour le musée. Il n'y a plus grand monde et on est tranquille. Les cars ne restent guère que 2 à 3 heures maximum, sans même s'arrêter au village et il n'y en a plus en milieu d'après-midi. On peut ensuite contempler les oliviers et les montagnes avoisinantes, sur les bancs installés là tout exprès.
Côté pratique, je recommande la taverne Dyonisos, à la sortie du village, où officiait cette année une jeune fille très organisée et bienveillante, dans une vaste salle vide prévue pour au moins 60 couverts... On peut y manger une simple salade grecque pour 6 euros, sans que personne n'y trouve à redire, avec vue sur la côte, au loin. Côté hôtels, je pense qu'ils sont sûrement un peu tous pareils, le nôtre (Kouros) n'était pas cher du tout (35 euros/nuit) avec chambre petite mais convenable, un petit déjeuner à la grecque (café, gâteau marbré, yaourt et confiture de cerise...) et terrasse sur le toit. Hôtel sans prétention où tout est ouvert, on laisse les clefs sur le comptoir pour le client qui arrive tard, rien n'est grave. On dirait que le sentiment de propriété n'existe pas.
A Delphes, il y a le temple d'Apollon et le sanctuaire d'Athéna, en contrebas. Celui que les aspirants aux oracles voyaient en premier, c'était celui d'Athéna, en arrivant de loin.
Le site dans son ensemble est carrément construit en escalier, sur les flancs de la montagne, très escarpée. L'ascension est longue et difficile (heureusement, c'était notre premier jour !), notamment pour accéder au stade, tout en haut. Dommage, on ne peut que le contempler d'un petit côté, sans pouvoir en faire le tour.

Au fur et à mesure qu'on gravit les paliers, on se prend à rêver au temps où la voie sacrée, les temples, les trésors, toutes ces colonnes, étaient peints et dorés. Cela devait être flamboyant et briller au soleil, pour impressionner les voyageurs ! Tout vivait autour de l'oracle dont il ne reste bien entendu rien, sauf la légende.

Quand on sait l'importance des horoscopes dans la vie quotidienne des gens aujourd'hui, on se dit que rien n'a finalement changé...


Et puis quand même, c'était le nombril du monde ! La pierre sacrée portée par les aigles de Zeus est toujours là (ou au moins sa copie).









  Le musée est lui aussi très riche, de statues diverses : sphinx, cariatide et les deux Kouros, ces frères exemplaires endormis pour l'éternité par une déesse après avoir accompli un exploit inutile mais bienveillant. Et l'aurige, conducteur de char quasi entier, seule statue de bronze à avoir été retrouvée (les autres finissent en général fondues).
Je vote absolument pour que les trésors retrouvés sur site restent sur site dans un musée approprié car cela met encore plus en valeur le charme des ruines qui restent.


On se demande pourquoi ce site escarpé et isolé a été choisi (outre la légende du serpent Python qui paraît-il aurait donné la Pythie...). C'est une question qui d'ailleurs se pose pour presque chaque endroit, tant ils paraissent peu adaptés aujourd'hui à leur splendeur passée. En fait, à l'origine il y avait toujours une source, une rivière, un fleuve, bref de l'eau...



Pour les autres billets, vous pouvez aller là :
Fragments du Péloponnèse, Grèce


Sanctuaire d'Athéna et sa forme ronde




Temple d'Apollon et colonne torsadée reconstituée











Les deux Kouros, identiques, sereins, majestueux.
















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