samedi 19 août 2017

Fragments du Péloponnèse - Apollon, et puis la plage

Après les plaines, les montagnes : nous voilà parcourant celles qui fendent le Péloponnèse, sur des routes aussi capricieuses que le GPS, mais notre (im)patience est récompensée lorsqu'on aperçoit de loin l'éclat blanc attendu. Oui, un éclat blanc car ce Temple d'Apollon Epikourios s'élève à plus de 1000m d'altitude et est en cours de restauration, aussi il est protégé des intempéries par un grand chapiteau spécifique. Petit parking à l'entrée avec vue vertigineuse et on monte vers l'inconnu, ne sachant ce que l'on va découvrir.
Sous la tente, c'est le choc : un temple magnifique, très attachant, très impressionnant par ses dimensions peut-être amplifiées par le fait qu'il est recouvert. Lorsque la restauration sera terminée, faudra-t-il le laisser à l'air libre ? En tout cas elle est en cours et un petit documentaire nous en explique les étapes. Ce film est très émouvant et je me suis sentie un peu ridicule en ayant la larme à l'oeil pendant le déplacement d'une colonne, effectué avec tant d'attention, tant de soin, tant d'amour de la part des ouvriers.
 Il faut tirer un coup de chapeau à tous ces travailleurs de l'ombre qui passent parfois des années à d'abord chercher, fouiller, puis reconstruire à l'identique ces merveilles, entièrement ou en partie (cela dépend des financements). Je trouverais normal que les travaux effectués fassent l'objet d'une exposition à demeure, sur site, qui montrerait le chemin parcouru depuis la découverte du lieu jusqu'à l'inauguration finale en mentionnant les noms de ceux qui ont participé. Il s'agit souvent soit de programmes européens (section Culture) soit de partenariats avec des universités étrangères (européennes ou américaines) et il faut vraiment se féliciter de ces passerelles entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui ; entre chercheurs de tous les pays, qui travaillent en association et en confiance.

Retour en plaine après passages de vallées sur des routes sinueuses d'où l'on peut encore apercevoir de plus en plus loin l'éclat blanc d'Apollon.
On cherche désespérément l'ancienne Messène, inconnu du GPS comme des guides et lorsque enfin on finit par y arriver (il faut en fait chercher à Ithomi), tellement persuadés qu'il s'agit d'un petit site, on part gaillardement à pied du parking attenant au musée, lui effectivement assez minuscule.

En fait la surprise est grande et sans fin car au fur et à mesure qu'on avance, de nouvelles constructions se découvrent et s'étalent sur toute la plaine. Epoques antiques (371 avant JC) et romaines également, allègrement mélangées, y compris une espèce de mausolée incongru au bout du stade.

 On y a trouvé un gardien de musée imperturbable qui surveillait les faits et gestes des touristes sous un arbre en guise de guérite, gardien également du seul point d'eau fraîche, qui sauve tout le monde au vu de la température et du soleil implacable. Peu de zones d'ombre, agrémentées cependant de bancs où l'on peut reprendre son souffle, bien mis à l'épreuve.
Je peux vous dire qu'être gardien de musée sur site en Grèce n'a rien à voir avec le métier traditionnel et ennuyeux dont on a l'habitude. Et je suis sûre qu'ils sont (aussi) mal payés.


Bref, revenons à nos moutons puisque nous sommes bien au pays de la feta, après avoir fait le tour et les détours de ce site trop méconnu et pourtant extrêmement intéressant et riche, nous partons pour notre "pause plage", choisie après être tombé en admiration d'une vue aérienne sur Google :
On y reste quelques jours, à flâner et à se baigner dans une eau transparente (quand il n'y a pas trop de vagues) mais on en profite quand même pour se balader dans l'époque de Nestor (Mycènienne, il participa à la guerre de Troie, c'était donc quelqu'un), en visitant son palais (site couvert, bienvenu car il y fait chaud, à Chora !) ; il s'agit de ruines mises au jour au dessus desquelles on se promène sur passerelle. Un système qui devrait être étendu à pas mal d'autres endroits car c'est fichtrement intéressant de voir les choses d'en haut. Il y a également sa grotte (au dessus de ladite plage) un peu moisie mais avec des stalactites et mites bien vivantes. Il est fortement conseillé d'attendre l'ombre de la fin d'après-midi pour y monter, éventuellement encore un peu plus haut sur de vieux remparts (moi j'ai pas eu le courage), pour la vue. Couchers de soleil de rêve, mais comme dit l'autre, c'est tous les soirs pareil.
Petite virée à l'époque de la domination vénitienne, à Methoni, village balnéaire fort sympathique où un restaurateur nous a fait la causette en français s'il vous plaît. La forteresse elle aussi a été bien restaurée et la balade à l'intérieur des remparts avec la mer à nos pieds vaut le coup. 
Bien plus que Pylos, petite ville plus touristique qui ne nous a pas laissé un souvenir inoubliable, sauf les allées et venues des serveurs du restaurant, qui a installé ses tables sur la petite place ombragée de l'autre côté du croisement des routes, qu'ils traversent donc sans cesse, pour aller chercher les plats à la cuisine et les porter aux clients attablés sur la terrasse de l'autre côté... Ballet très improbable qui nous a laissé dubitatifs encore une fois sur les conditions de travail, mais on a vu pire plus tard. On y a aussi trouvé le premier supermarché à peu près achalandé et on a fait de vraies emplettes.

Anecdotique : une averse violente agrémentée d'un vent tout aussi puissant nous a surpris un matin. ca n'a duré que le temps de la filmer et puis le soleil chaud a repris ses droits...

 Et à la fin tout le monde est parti à la plage... (cf never on sunday, film à voir ou revoir)

ou alors :
Fragments du Péloponnèse, Grèce

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